Fin décembre 1948 – hôpital Sainte-Justine

Écrit le 31 décembre 2009…

Nos ancêtres

J’ai toujours été un peu rapide dans la vie… génétique oblique

J’aurais pu être le premier bébé de l’année 1949, mais non je voulais naître rapidement…

Il y avait eu une tempête de neige fin décembre 1948. Il doit y avoir un lien entre la neige et mon don de prédire la météo…


Mon père m’avait raconté que quand je suis arrivé dans ce monde, il avait dû marcher à pied pour se rendre à l’hôpital, car il n’avait pas d’argent pour prendre le tramway.

Il avait été trop gêné pour demander au conducteur de prendre le tramway sans payer… Je pense que mon père devait m’aimer… du moins je pense…, mais il ne me l’a jamais dit.

Il devait être trop gêné…

Passons maintenant à ma passion préférée…

Les photos de famille…

J’en ai eu une centaine de Simon Gauthier,  l’arrière-arrière petit-fils de d’Assise Alary. Aujourd’hui, je vous mets en rafale…

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Histoire de la famille Thibault – dernière partie

Texte de Denise Thibault

Les travaux de construction du barrage Bersimis 2 achevaient à Labrieville.

barrage Bersimis 2

Source Internet

Hydro-Québec vendait les maisons à ceux qui étaient prêts à les déménager. Nous décidions d’en choisir une, l’achetions et la faisions déménager à Forestville, sur la rue Verreault. Nous étions à trois voisins de ma mère.

Marie-Louise 1912-2000

Jacques devait se retrouver sur un nouveau chantier à Manic 5. Les routes n’étaient pas prêtes pour le voyagement, donc au début, on ne se voyait qu’aux fins de semaine et, dans ce temps- là, les semaines finissaient le samedi soir.

En mai 1961, Yvan naissait et nous avions la fille et le garçon. Cette naissance nous comblait et Yvan, tout comme Line, était un bon bébé en bonne santé. Lui aussi avait les mêmes couleurs de cheveux. Il ressemblait à son père. Bon bébé, il ne pleurait jamais et sa petite sœur, qui marchait, aimait se tenir autour de lui…

Nous avions maintenant deux bébés, Line un an et le petit naissant, mais on se débrouillait. J’étais à la maison avec eux, car Jacques était toujours à Manic 5. Il était logé dans des camps près du lieu de son travail où on commençait la construction du barrage. Il prenait ses repas à la cafétéria.

On prévoyait construire à 5 milles plus haut, un site de parc de roulottes pouvant accueillir les familles des travailleurs. Ce site devait comprendre une école et un local pour les offices religieux, une piscine et divers services pour rendre la vie plus facile aux travailleurs et leurs familles. On attendait ce moment avec grand hâte, car vivre éloignés et avoir à voyager n’était pas agréable pour un couple élevant des enfants. Une vie de famille nous manquait énormément…

Nous avons alors vendu la maison de Forestville puis avons acheté une roulotte pour déménager au Lac Louise vers le temps de Pâques en 1963.

C’était l’année que je fus enceinte de Gino qui naissait en octobre à la clinique médicale du chantier. Nous étions situés sur la 2e rue en face de l’école, roulotte 245. Nous étions bien heureux, car Jacques pouvait venir dîner et enfin on commençait une vie de famille normale… papa près de sa famille…

Hydro prévoyait des loisirs et des sports variés : skis avec monte-pente, hockey, curling, balle-molle pour ses résidents. Pour nous les femmes, des cours de cuisine, de couture, de peinture et des sports comme la balle-molle, quilles, curling. Il y avait aussi un camp d’été pour les enfants en âge d’y participer avec un cours de natation. Nous étions dans une belle nature pouvant profiter abondamment de la pêche qui était très fructueuse…

Un jour, Jacques nous a construit un beau chalet en bois rond en face d’un lac. Il avait creusé un puits pour nous fournir en eau potable. Nous l’avions équipé et nous y allions la fin de semaine…

Une anecdote au sujet du puits. Il avait creusé environ 6 à 8 pieds de profondeur, avait descendu une échelle dans le fond pour y remonter… Il vit en bas un mulot qui bougeait dans le puits, il remonta et remplit son puits puis recommença à creuser plus loin…. Il était tellement dédaigneux.

À six ans, Line commençait sa première année à l’école en face de chez moi. Elle me voyait étendre mon linge sur la corde durant sa récréation et elle m’envoyait un beau salut de la main. Les enfants étaient en costume scolaire, blouse blanche et jupe grise pour les filles et pantalon gris et chemise blanche pour les petits garçons. Elle réussissait bien en classe et, l’année suivante. Yvan suivait ses traces… Quand, il y avait des différends entre les autres enfants, Line protégeait Yvan, se postait devant eux et leur disait : « Allez vous attaquer aux plus grands, laissez mon frère tranquille… » Line a toujours été très protectrice envers ses deux frères…

Gino vieillissait et suivait Line et Yvan. Un jour Gino encore petit, environ deux ou trois ans, approche le vélo du perron, de la 2e marche, il embarque sur le vélo de 20 pouces d’Yvan et il se blesse à la jambe, une déchirure. Je le rentre dans la roulotte et les larmes me coulaient de le voir ainsi… Il me dit : « Ne pleure pas maman, ça ne me fait pas mal… » Nous sommes allés à la clinique et on lui fit des points de suture…

Un jour, je faisais du grand ménage. Avant de laver mes murs, j’ai enlevé mes cadres et le crucifix sur le mur. Gino très jeune, détache le Jésus de la croix et je lui demande pourquoi il a fait cela, il me dit : « Jésus était pris et moi je l’ai dépris » (ses mots d’enfant). Quand j’ai raconté cela à Maman, elle me dit : « Pauvre enfant ça devait faire bien longtemps qu’il était dérangé de voir Jésus attaché sur la croix… »

Le barrage se construisait et nous avions des parents et amis qui venaient nous visiter…

Durant l’Expo universelle en 1967 de Montréal, Hydro-Québec présentait en direct les travaux du barrage.

barrage Manic 5

Source Internet

Ça prenait des passes d’entrée pour venir à Manic 5. C’était protégé à l’entrée par un arrêt. La police prenait les coordonnées des visiteurs et le but de leur visite. Nous devions auparavant donner notre accord de laissez-passer et il vérifiait…

Nous y avons vécu les fêtes de l’ouverture du barrage. Nous étions tous invités à un grand banquet et bal en robe longue parmi les dignitaires…

Le premier ministre Daniel Johnson père meurt durant la nuit d’une crise cardiaque…

Nous y avions vécu de 1963 à 1971. Le chantier étant terminé, Jacques transférait à un autre chantier : Outardes 4.

outardes4-02

Source Internet

Nous sommes revenus à Forestville puisqu’on n’avait plus de service scolaire pour le Secondaire et on n’envisageait pas d’envoyer Line si jeune comme pensionnaire ni Yvan l’année suivante… Nous avons mis la roulotte sur un parking de roulottes, l’avons vendue et nous avons acheté une maison à Colombier pour la déménager à Forestville. Elle fut installée sur un terrain situé au 22, 5e Avenue à Forestville.

L’année suivante, durant les vacances scolaires, nous sommes allés rejoindre Jacques sur un terrain de camping. Nous avions une roulotte de camping avec tous les services et Jacques venait dîner avec nous…

Les enfants s’amusaient et se baignaient. Je faisais mes petits lavages chaque matin et je faisais sécher mon linge au soleil… J’avais une planche à laver et je frottais le linge taché des enfants. Jacques avait fait des échasses aux enfants. Ils se sont tellement amusés avec cela. On ne voyait passer que de grands géants… Les petits amis voyant cela, s’en sont fait faire par leurs parents. Il s’agissait d’avoir un peu d’imagination et les enfants s’amusaient tellement…

Nous sommes revenus pour reprendre les classes en septembre…

Quelques mois après, en 1971, Jacques faisait un infarctus à 34 ans sur le chantier Outardes 4. Il fut transporté par ambulance à l’hôpital Hauterive, un trajet d’une cinquantaine de milles. Arrivé sur les lieux, on le réanima et il passa trois semaines à récupérer. Il ne put réintégrer son travail puisqu’il était opérateur de grue, son employeur Hydro-Québec trouvant trop risqué pour effectuer un tel travail.

Jacques subit une opération à cœur ouvert et décéda quelques années plus tard le 12 août 1979 à l’Hôpital des Escoumins.

Ce fut une grande perte pour notre famille. Line avait 17 ans, Yvan 16 et Gino 14 ans, trop jeunes pour perdre leur père et moi un mari qui faisait tout mon bonheur…

Les enfants ont poursuivi leur étude et j’ai travaillé comme secrétaire et fait la comptabilité au Centre Plaza de Forestville. Quand le magasin se convertit en boutiques, j’ai loué un espace et j’ai ouvet la boutique La D’ S, boutique de fine lingerie, de vêtements féminins et de robes de mariées…

Le commerce devenait très compétitif. Quand je me payais de la publicité, le journal ensuite faisait les autres magasins de lingerie pour leur vendre de la publicité en dévoilant que je faisais une vente (payer pour se faire avoir). J’ai décidé alors de fermer.

Je suis informée des besoins du foyer des handicapés et j’y travaillerai quelques années. Le centre fermera, c’est la désinstitutionalisation de la clientèle pour les placer en famille d’accueil.

Gino pendant ce temps faisait son cours de mécanique à Beauport et il voyageait chaque fin de semaine de Beauport à Forestville. Les enfants finalement partent travailler en ville à Montréal et la vie suit son cours…

Un jour, mes enfants vous raconteront la suite de mon histoire…

Un avant-goût de la suite?

En ce jour, je peux vous dire que tous mes enfants vivent en couple, sont heureux, ont tous des enfants et réussissent leur vie. Ils sont ma fierté et celle de leur père qui, de là-haut, veille sur tout ce beau monde…

Denise avec ses trois enfants Line, Yvan et Gino

Je suis une mère, une grand-mère et une arrière-grand-mère.

Jacques et Denise

Jacques et Denise

Histoire de la famille Thibault – onzième partie

Texte de Denise Thibault

Durant le même automne, un dimanche en après-midi, une visite à son père à l’hôpital d’Hauterive, son père en était à ses dernières heures. Nous étions deux autos qui se suivaient sur la route de Baie-Comeau et dans un croche dépassé Rivière-Bersimis, nous voyons le char de Jean-Marie qui venait de se faire frapper par une auto qui venait lui faire face….
À suivre…

Nous nous sommes arrêtés, Jacques et sa mère était avec moi dans notre auto. Jacques constata que son frère Jean-Marie, qui était le conducteur, et sa sœur Gilberte étaient morts. Eliette la femme de Jean-Marie assise en avant près de lui était blessée comme les deux autres passagers en arrière, Roch Carrier et sa femme Yvette Charron, une autre sœur de Jacques.

Ils seront transportés à l’hôpital d’Hauterive où, effectivement, on constatera les décès de Jean-Marie et Gilberte à l’arrivée. Les blessés seront hospitalisés, tous avec des jambes cassées. Roch Carrier, le beau-frère, perdra une jambe. Une autre sœur de Jacques, Pierrette Charron, était au même moment hospitalisée, elle devait accoucher dans les heures.

Donc, Jacques perdra Jean-Marie, son frère et parrain, sa sœur Gilberte, la femme de James Hickey, faisant du même coup : 17 orphelins. Son père mourra dans les jours suivants ce qui faisait trois mortalités. Deux jours plus tard, Roch et Yvette toujours hospitalisés apprennent par leurs enfants que la maison a passé au feu en pleine nuit et qu’ils ont dû sauté du 2e étage pour se sauver…

Quelle catastrophe en si peu de temps, une perte totale de tous leurs biens.

Notre évêque leur rend une visite à l’hôpital pensant les consoler en leur disant que : « Dieu éprouve ceux qu’Il aime… »

Yvette lui répond : « Qu’Il en aime d’autres maintenant… »

C’était comme dans un mauvais rêve, ça demeurait inimaginable une telle tragédie en si peu de temps… Les blessés en ont eu presqu’une année à s’en remettre et à sortir de l’hôpital… Ils ont subi des opérations et on leur a mis des tiges d’acier dans les hanches pour réparer leurs blessures.

Nous avions passé toute une année à voyager, leur rendre visite et les encourager, car ils en avaient tellement besoin. Nous étions dans notre première année de mariage et Line naissait au mois de mai suivant en 1960.

Ce grand bonheur arrivait à point.

À suivre…

Histoire de la famille Thibault – dixième partie

Texte de Denise Thibault

Jacques était le dernier de la famille.

Arbre géalogique Jacques Charron

Ses parents étaient déjà âgés à sa naissance; sa mère avait 46 ans et son père était dans la cinquantaine.

Mes beaux-parents Charron arrivant à Colombier 001

Jacques aimait la musique. Quand il put avoir une mandoline, il en jouait et plus tard, il eut un accordéon. Mais son père vieillissant n’avait plus la patience de l’entendre pratiquer. Jacques décida alors d’aller pratiquer dans la grange.

Un jour, de la visite du Lac St-Jean arrive et on parle que Jacques sait jouer de l’accordéon. Son père tout fier lui demande d’en jouer… Il eut sa revanche en s’exécutant, tout fier de leur démontrer son talent en musique. Plus plus tard, ce fut un peu sur l’orgue et le piano. Il avait de la facilité de jouer à l’oreille comme on dit des personnes n’ayant pas apprises le solfège et la musique sur papier.

Sa mère Marie-Anne Ouellet accompagnait les femmes lors de leur accouchement en attendant qu’on aille chercher la garde-malade et qu’on envoie les enfants chez la voisine. Elle avait un petit dépanneur dans son entrée de maison et elle accommodait les gens en cigarettes, chocolats, gomme et les items que les gens pouvaient manquer le plus souvent avant d’aller faire leur épicerie à Forestville.

Historique de Forestville…
http://ville.forestville.ca/historique

Quand je l’ai connu, ses frères et ses sœurs étaient tous mariés, Jacques était le seul qui habitait chez ses parents. Il était le dernier de la famille qui comptait plusieurs enfants : Yvette, Jean-Marie, Jules, Gilberte, Philippe, Pierrette et Eliette. Durant la grippe espagnole, sa mère racontait avoir perdu trois petits enfants dans la même semaine.

Jacques commença à travailler très jeune et il a dû se vieillir pour se faire engager chez Hydro-Québec. Il n’avait que 14 ans et on exigeait 16 ans. Il aidait ses parents qui vieillissaient, et son père commençait à être malade. Il dut être hospitalisé et il demeura à l’hôpital neuf mois jusqu’à sa mort en 1959.

Durant le même automne, un dimanche en après-midi, on fit une visite à son père à l’hôpital d’Hauterive. Son père en était à ses dernières heures. Nous étions deux autos qui se suivaient sur la route de Baie-Comeau. Dans un croche dépassé Rivière-Bersimis, nous voyons le char de Jean-Marie qui venait de se faire frapper par une auto qui venait de faire un face-à-face…

À suivre…

Histoire de la famille Thibault – neuvième partie

Texte de Denise Thibault

Notre belle histoire d’amour commença ce matin- là au printemps, en avril 1959.

Jacques et Denise

Source Denise Thibault

Le samedi soir, nous sommes allés dans un endroit de danse où mes frères avaient l’habitude d’aller, et nous avons dansé une partie de la soirée.

Nous avons commencé nos fréquentations et il devait venir me voir que les fins de semaine. Il travaillait à 45 milles de Forestville à la construction du barrage Bersimis 2 à Labrieville-Sud.

barrage Bersimis 2

Source Internet

Il en avait déjà un autre barrage Labrieville-Nord, sur la Rivière Bersimis déjà construit et en fonction, il y avait une belle petite ville à cet endroit.

barrage Bersimis 1

Source Internet

Nous nous sommes fréquentés durant l’année. Jacques n’avait pas le goût de passer la semaine sans nous voir. Il faisait donc ce trajet chaque soir, après sa journée de travail. Il venait me voir puis retournait coucher chez sa mère. Il repartait à 5 heures du matin pour être à l’heure au travail. Il fit cela jusqu’au mariage.

Je suis devenue enceinte dès le premier mois du mariage. On était en 1959. Il n’y avait pas de moyen de se préserver, mais on était marié et c’était la normalité de tomber enceinte dès le début du mariage. J’avais de grosses nausées durant ma grossesse, au moins durant les 3 et 4 premiers mois. Je ne gardais pas ma nourriture. Ce n’était pas agréable, je maigrissais. Seulement durant les derniers mois, je pouvais manger et enfin prendre du poids.

Line est venue au monde en bonne santé, avec de beaux petits cheveux tout noirs. L’infirmière qui avait fait sa toilette me dit : « Voilà ta petite qui a déjà une belle coiffure à la mode, elle était belle… » Que du plaisir j’ai eu à l’habiller. J’avais de belles petites robes tricotées au crochet de toutes les teintes pastelles et les « petites pattes » de la même couleur. Nous en étions si fières et avions du plaisir à la cajoler. Elle a été un bon bébé, jamais malade. Elle fit ses premiers pas à neuf mois. Jacques se plaisait à la montrer à ses compagnons de travail. Fier qu’il fût….

Au fil du temps, Jacques me racontait, qu’étant jeune, son père travaillait au moulin à papier de Roberval et il voyageait soir et matin en bateau pour l’aller et le retour à la maison à Ste-Hedwige au Lac St-Jean.

Ste-Hedwidge

Source Internet

Son père avait entendu dire que le gouvernement offrait des terres aux colons, discutant avec sa mère que ce serait agréable de cultiver et continuer d’élever leurs enfants. De plus en plus les gens discutaient de cela dans leurs connaissances et finalement, ils prennent la décision de faire leur demande pour un lot à coloniser à Colombier.

Leur demande étant acceptée, ils déménagent par bateau et arrivent à Colombier. Il n’y a rien de construit, on commence à abattre des arbres et défricher une espace choisie pour construire la maison, s’installe en attendant dans un espace de fortune genre camping et le travail continue, on doit s’installer avant les grands froids.

Sa mère n’avait plus les services qu’elle avait au Saguenay : électricité, eau courante et toutes ses utilités d’appareils électriques. Ce que tous ses services lui manquaient. Elle s’ennuyait. Elle raconta avoir commencé à fumer et continua jusqu’à son décès.

Pauvres gens, son père travaillait à la levée du jour, sans relâche sur cette terre rocailleuse et non propice à la culture, une terre de roches.

Mes beaux-parents Charron arrivant à Colombier 001

Source Denise Thibault

Notre petit miracle familial du temps des Fêtes

Texte de Lise-Andrée Morin

À cette période des Fêtes, j’aimerais vous raconter une histoire vraie.

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C’est l’histoire de ma petite-nièce Amélie et de sa victoire sur le cancer.

Amélie avait deux ans, elle était intelligente, parlait beaucoup pour son âge, elle était adorable. Sa mère, infirmière, détecta que sa petite n’allait pas bien. Elle l’amena voir le médecin qui lui fit passer une batterie de test. Le verdict tomba brutalement, elle souffrait d’une double leucémie, le lymphome de Burkitt et la leucémie lymphoblastique.

Elle fut amenée au Centre hospitalier de l’Université Laval à Québec. Alors commença une lutte pour sa survie. On lui administra des traitements de chimiothérapie durant un an. La petite comprenait ce qui lui arrivait, elle donnait des conseils aux infirmières pour ses traitements. Devant l’absence d’amélioration, il fut convenu d’essayer un protocole expérimental avec un réputé hôpital américain. C’était très éprouvant pour la petite, car cela durait depuis deux ans. Ses traitements étaient 1000 fois plus forts que la chimio d’entretien. À part de brèves sorties chez ses parents, qui ont cessé de travailler pendant sa maladie pour veiller sur elle jour et nuit, elle était constamment à l’hôpital. C’était avant la construction du centre mère-enfant, il n’y avait pas de lit pour les parents et des vieux fauteuils. Beaucoup d’enfants perdaient leur combat contre la leucémie. Les médecins et le personnel soignant étaient très dévoués auprès de leurs petits malades.

À un moment donné, la petite avait jusqu’à 52 diarrhées par jour. Son état se dégradait rapidement. Elle a attrapé une méningite et est tombée dans le coma.

Nous pensions que c’était la fin…

J’ai demandé Mamie Blanche de prier pour elle.

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Elle m’a dit qu’elle allait téléphoner aux petites sœurs dominicaines de Beauport. Les sœurs lui ont dit qu’il y aurait une nuit de prière et une intercession auprès de mère Ste-Julienne pour sa guérison.

Sylvie, la mère d’Amélie, a veillé sur sa fille toute la nuit. Elle a prié à son tour : Si tu la veux, je te la donne, mais si tu me la laisses, guéris-la, je n’en peux plus de la voir souffrir.

Au matin, la petite a ouvert les yeux, elle a dit Maman j’ai soif. Trois jours plus tard, elle est sortie de l’hôpital. Elle a pu passer le temps des Fêtes avec toute sa famille.

Elle a été suivie par la suite, mais elle n’a eu aucune récidive. Aujourd’hui, elle a dix-huit ans. Elle est en parfaite santé. Son ambition a toujours été de devenir médecin. Ses nombreux traitements de chimiothérapie lui ont créé des difficultés pour comprendre la physique. Malgré des cours particuliers en physique, elle n’y est pas parvenue. Elle a choisi d’être une infirmière clinicienne avec un Bac. Ses résultats scolaires sont impressionnants. : des notes de 90 et plus. Elle déborde de joie de vivre.

C’est notre petit miracle familial du Temps des Fêtes.

Voici les photos d’Amélie
1- Photo d’Amélie 2 ans. Nous allions apprendre qu’elle souffrait de Leucémie.
Amélie
2- Amélie à l’hôpital
Amélie 1
3- Amélie avec son frère Olivier pendant une période de rémission. Elle porte un chapeau pour cacher l’absence de ses cheveux.
Amélie 2
4- Amélie
Amélie 3

Les Noëls de mon enfance…

Texte de Lise-Andrée Morin

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Les Noëls de mon enfance…

Pour commencer, je dois dire que j’ai toujours aimé les contes de fées. Dès que j’ai pu lire, je devins un rat de bibliothèque. Je lisais tout le temps, je me cachais pour le faire, car j’y passais des heures tout en négligeant le reste…

Mon père racontait des histoires fabuleuses qui se poursuivaient soir après soir lorsque nous étions à la maison. Mon imagination n’avait pas de fin. Je dois dire que j’ai cru au Père Noël jusqu’à l’âge de dix ans. J’y aurais cru encore quelques années si un oncle pompette n’avait pas jugé que je fusse trop vieille pour croire au Père Noël. Quelle déception pour moi d’apprendre la veille de Noël que Santa était un oncle qui portait un déguisement. Pour l’enfant que j’étais, Noël avait perdu de son éclat et de son mystère.

Mais revenons en arrière dans le temps où le Père Noël avait encore toute sa magie. Ma grand-mère paternelle demeurait à Québec dans une maison de trois étages. Cette maison avait été acquise par mon grand-père alors qu’il était tailleur à la Compagnie Paquet de la rue St-Joseph. Mon grand-père est décédé à l’âge de 37 ans. Il avait quatre fils et deux filles.

Le jour de Noël, toute la famille se rendait en taxi chez notre grand-mère. Nous arrivions tôt dans l’après-midi, les oncles et tantes avec leurs enfants arrivaient les uns après les autres. Il était coutume de sortir les jeux de cartes. Les enfants montaient au grenier où nous attendaient les vieux jouets de nos parents. Il y avait un vieux gramophone avec des vieux 78 tours. C’était de vieux disques d’opéra. Le chanteur Caruso était parmi les favoris. Dans la famille, une passion pour l’opéra s’est transmise de génération en génération. Puis la faim aidant, nous redescendions rejoindre les adultes. La maison embaumait de mets délicieux. La table était dressée avec la vaisselle du temps des Fêtes. Grand-mère nous accueillait pour le souper. Après avoir dégusté notre repas, l’impatience commençait à nous prendre, car nous attendions la venue du Père Noël. Pour surveiller son arrivée, tous les enfants avaient des clochettes dans les mains. Nous étions tous alignés, le nez collé aux vitres. Apercevant le Père Noël dans la rue et voyant qu’il passait tout droit, on agitait nos clochettes en criant Père Noël, Père Noël… Il passait dans la rue enneigée dans son beau costume rouge orné de fourrure blanche. Il portait sur son dos une grosse poche remplie de cadeaux. Il passait devant la maison sans s’arrêter. Il allait jusqu’à la maison voisine, puis revenait sur ses pas sans doute alerté par nos cris et le son des clochettes. Nos yeux brillaient de plaisir à la vue de ce beau Père Noël et des cadeaux qu’il avait apportés. Le père Noël, avec sa grosse barbe blanche et son rire, nous faisait asseoir sur ses genoux. Il nous demandait si nous avions été sages et nous remettait notre cadeau. Chaque enfant criait de plaisir en développent son présent.

Après la distribution des étrennes, c’était le temps de la Fête. Mon père était musicien, il chantait juste, jouait du piano, de la guitare, de la mandoline, mais son instrument préféré était le banjo. Ses frères et sœurs étant un peu musiciens, l’un s’assoyait au piano, l’autre prenait son harmonica pour l’accompagner. Les chansons traditionnelles du temps des Fêtes et les chansons de famille transmises de génération en génération étaient à l’honneur. Tout le monde y allait de son petit couplet ou chantait en cœur. Cette soirée, généralement bien arrosée, se terminait par des parties de Whist. Tour à tour, la fatigue aidant, les enfants allaient se coucher parmi les manteaux parfumés posés sur les lits. Chacun s’endormait malgré le bruit, épuisé, mais content d’avoir vécu cette merveilleuse journée de Noël.

Par la suite, les traditions de Noël ont été respectées par les autres générations. Encore aujourd’hui, nous chantons les chansons de nos pères que nous avons transmises à nos petits-enfants. Les fêtes où on réunit toute la famille sont encore très présentes. Plusieurs fois par année, chacun son tour, on organise une réunion familiale et des activités où tout le monde participe. En plus des Fêtes, on organise des méchouis, des tournois de golf, des parties de quilles, des tournois de cartes, des barbecues… Les cousins et cousines de notre enfance sont invités. Les liens tissés dans le plaisir et le partage dans notre enfance se sont constamment resserrés tout au long de nos vies. Le succès est venu de la volonté de maintenir les traditions vivantes. Nous évitons les conflits, en pratiquant la tolérance et l’acceptation des différences. Ce qui compte vraiment, c’est d’être entouré de ceux que l’on aime et qui nous aime. Le reste n’a pas vraiment d’importance. La famille nous accompagne tout au long de la vie.

Un joyeux Noël dans la paix et l’amour à chacun de vous.

Histoire de la famille Thibault – huitième partie

Texte de Denise Thibault

Après mes études, je commençai à travailler comme opératrice pour Québec Téléphone au Central de Forestville, bien avant que le tout soit automatisé.
Le service consistait à répondre aux clients. On avait une petite lumière qui s’allumait devant le numéro du client et avec notre fiche, nous répondions. À l’aide d’une autre, on les mettait en connexion. Quand la communication était terminée les deux lumières ainsi en direct s’éteignaient et nous retirions nos fiches.

Telephone_operators,_1952

Photo d’Archives (ce n’est pas Denise)

Quand on désirait un appel (longue distance) nous prenions leur appel sur une facture pour les diriger au bon numéro soit par le central de Rimouski, ou autres centraux. On nous donnait la ligne pour atteindre la localité désirée. Par exemple, si c’était Matane ou toutes autres localités de la rive sud, Rimouski nous donnait le central. On pouvait faire plusieurs centraux pour y arriver. Donc Rimouski nous dirigeait soit : Matane, Rivière du Loup et autres centraux selon la localité désirée ou bien Rimouski nous donnait pour la Côte Nord : Baie-Comeau et de là on pouvait aller partout sur la Basse ou la Haute Côte Nord.

Quand nous arrivions à destination ce central nous donnait le numéro que le client avait demandé et on surveillait le commencement et la fin de la communication pour facturer le nombre de minutes utilisées (parlées) et selon la distance parcourue. Les tarifs étaient établis ainsi.
Rivière Portneuf était desservi par Bell Canada qui nous donnait la route pour toutes localités de Charlevoix. C’était un travail de jour, de soir et de nuit. C’était un travail agréable et le jour était très occupé avec les bureaux de l’Anglo Pulp et toutes les communications avec les chantiers. Ça bougeait beaucoup à Forestville. Il y avait les bureaux d’Hydro et la Baie Verte, sans compter la voie maritime. Les bateaux étaient chargés de pulpes de bois par une dalle qui descendaient avec l’eau directement sur le bateau pour ensuite se diriger vers le moulin de l’Anglo Pulp à Québec. Nous avions l’aéroport où Québec Air faisait la navette la Côte Nord – Rimouski. Le Canadian Pacific desservait les gens voyageant à Québec ou à Montréal.

Une nuit que je travaillais, il y eut un appel que quelqu’un voulait effectuer à Labrieville, mais le numéro appelé ne répondait pas. Le jeune homme réessaya à plusieurs reprises et il me disait vouloir avertir son patron que son père était malade et qu’il devait se rendre à l’hôpital avec sa mère. Il ne lui serait pas possible d’être au travail le lendemain matin. Il me jasait et il voulait connaître mon nom. Mais on le donnait jamais, j’étais l’opératrice 4 quand je facturais, mais jamais nous donnions notre nom. Alors il me dit : j’aimerais bien te connaître. Avec si peu d’informations tout devient impossible. Mais il rajouta « Demain, je vais être dans la cabine téléphonique devant le central quand tu vas sortir, et je veux te voir et te parler.

Effectivement, il était bien là ce matin. Il m’a alors raconté que son frère Philippe et son cousin René travaillaient avec nous pour Québec Téléphone sur les lignes téléphoniques quand il y avait des bris de ligne dans les poteaux. Je les connaissais déjà et je les voyais souvent puisqu’ils se rapportaient à notre central pour prendre note des bris à corriger.

Il se présenta donc : Jacques Charron travaillant pour Hydro-Québec à Labrieville et demeurant à Colombier. Il me demanda de le revoir la fin de semaine suivante.

Le trouvant fiable, je lui dis :

« Oui, mais chez mes parents. »

À suivre après le Boxing Day…

Histoire de la famille Thibault – septième partie

Texte de Denise Thibault

Croyante et pratiquante, Maman chantait dans la chorale à l’église et dans ses derniers moments de lucidité allait à la messe tous les jours. Elle demeurait dans un HLM voisin de l’église.

Maman a eu la malchance de souffrir de la maladie d’Alzheimer et a terminé ses jours à l’hôpital des Escoumins dans la partie CHLSD.

J’en profite pour vous faire connaître mes autres frères et sœurs, ce qu’ils sont devenus durant leur vie active et maintenant tous retraités.

Bertrand a passé sa vie comme électricien. Il a épousé Yvette et ils eurent 3 enfants. Bertrand a vécu une partie de sa vie sur la Côte-Nord pour ensuite s’installer avec sa famille à St-Arthur au New-Brunswick, région où Yvette fut élevée. Maintenant à la retraite sur sa terre et il cultive toujours son petit jardin et récolte ses patates, toujours actif et prêt de ses enfants.

Marcel épousa Cora qui, elle aussi, travailla tout comme moi et Monique pour Québec Téléphone, et passa sa vie à Forestville. Marcel travailla pour la compagnie de transport Jean Williams jusqu’à sa retraite, ils déménagèrent près de Québec, St-Jean Chrysostome. Ils eurent deux enfants. Marcel est un ingénieux, très habile, esprit créateur, inventeur, il a toujours la bonne solution aux problèmes, a déjà été reconnu par Canam Manac pour avoir amélioré une pièce sur le bon fonctionnement d’un camion Canam Manac : Groupe Canam est une entreprise manufacturière qui dispose de 20 usines en Amérique du Nord. Elle se spécialise à la construction et la fabrication de produits sur mesure.

Gilbert décédé à 71 ans a été garagiste au Centre du Pneu de Forestville, a épousé Carmen, une voisine et ils ont eu un fils Gilles. Gilbert conduisait le camion de mes parents lors des travaux au moulin à scie, et en voulant changer le réservoir à gaz du camion dans un garage de Forestville se brûla. Alors qu’il se faisait de la soudure dans le garage au même moment, éclata une explosion pendant qu’il travaillait ce réservoir, se fît brûler une main si grave, qu’il a dû être hospitalisé, on lui fit des greffes de peau et il a passé sa vie avec des séquelles à sa main gauche. Gilbert adorait la chasse et la pêche.

Monique retraitée a œuvré elle aussi tout comme moi pour Québec Téléphone, et a terminé sa carrière : Auxiliaire Familiale au C.L.S.C de Forestville, service à domicile. Devenue veuve de son époux Idola Martel, sans enfant mais avec beaucoup de neveux et nièces. Très jeune, Monique a subi une grave brûlure a une jambe, Papa avait vidé du poêle à bois les cendres où il y avait encore des tisons dans un seau. Monique en marchant, en sautillant, n’a pas remarqué le seau devant elle, est tombée dedans, les tisons lui ont collé à la peau et elle eut de vives brûlures sur une jambe. Ce qu’elle a dû souffrir pauvre elle, si petite à cette époque. Mes parents en étaient si peinés. Maman a passé l’hiver à la traiter, elle en garde encore des cicatrices.

Réginald, professeur, fit ses études à Rimouski, s’est marié et ils eurent 3 enfants. Il a enseigné à la polyvalente de Matane et est revenu vivre sur la Côte-Nord. Il y décéda du cancer du colon au début de la soixantaine. Papa étant décédé, Réginald avait reçu son manteau de chat sauvage et il l’avait porté fièrement…

Noëlla, retraitée de l’enseignement au secondaire fut propriétaire du gîte Anse aux Sables de Colombier. Elle a épousé Jocelyn propriétaire de l’Imprimerie et librairie Forestville jusqu’à sa retraite. Elle  vit maintenant 6 mois par année en Californie et six mois à l’Anse aux Sables à Colombier. Noëlla a eu trois garçons. Je peux vous dire que les petits-enfants sont bien entourés et gâtés de Grand-maman Noëlla et grand-papa Jocelyn. Ils en sont devenus gaga. Ce que peut donc faire des petits dans le cœur des grands-parents. Noëlla fait chanter Mia en québécois et amérindien (Ani Coni)

Jocelyne décédée en avril 2012 du cancer, enseignante au primaire, épousa Renald maintenant retraité après avoir travaillé en mécanique à Baie-Comeau pour l’Alcoa. Ils eurent 4 enfants. Jocelyne possédait de multiples talents, cuisinière incomparable, ce qu’elle aimait essayer de nouvelles recettes et quel talent de décoratrice. Elle faisait de la peinture à ses heures, et son grand plaisir était de se retrouver en famille soit à la maison ou au chalet, elle qui aimait la pêche, la nature, les fleurs. Leur chalet près d’un beau lac était sa fierté, décoré et adapté avec tous les services : eau et électricité avec génératrice. De se retrouver sur le lac, elle aimait la pêche et la chasse avec son mari Renald. Jocelyne laisse un grand vide, une grande perte pour sa famille, ses frères et sœurs, Jocelyne toujours enjouée et souriante, aimant cuisiner et recevoir et avait cette façon de toujours avoir le mot juste pour nous faire rire et était une femme qui gardait des liens très serrés avec sa famille.

Laurent retraité vit en couple. Il a fait carrière en milieu scolaire dans l’enseignement et termina sa carrière comme directeur de la polyvalente de Forestville. Il est le père de deux enfants. Laurent adore la chasse et la pêche, le sport de la motoneige et de la motocyclette en été, faire de grandes randonnées. Il voyage en compagnie de sa conjointe en motorisé lors de grands voyages au Québec ou aux États-Unis.

Rolande, nouvellement retraitée a œuvré dans sa jeunesse dans les services sociaux à Forestville et fût impliquée socialement à la présidence de la Jeune Chambre de commerce de Forestville. Elle a chapeauté le dossier un Pont sur le Saguenay, le rêve ne s’est pas réalisé. Elle est retournée parfaire ses études universitaires, se maria et s’installa à Montréal, mère de 2 enfants. Elle a œuvrée par la suite comme travailleuse sociale au Centre jeunesse Montréal. Un travail avec de multiples responsabilités, service : à l’enfance et l’adolescence. Rolande a des centres d’intérêts variés. Elle aime faire de la moto avec les membres de sa famille.

À suivre demain…