Noces d’or : 50e anniversaire de mariage de Marcel et de Cora

Texte de Denise Thibault

En juillet 2010, nous fêtions les noces d’or de mon frère Marcel Thibault avec sa femme Cora Lévesque au Mess de la Citadelle de Québec. Marcel et Cora sont nés tous les deux en Gaspésie dans le comté de Bonaventure. Les deux familles Lévesque et Thibault étaient déjà déménagées sur la Côte Nord à Forestville. Ainsi ils se connurent et se sont mariés en l’église St-Luc de Forestville.

Sur cette belle photo de mariage, Cora et Marcel sont entourés de leurs parents : Cora avec son père et sa mère : Monsieur et Madame Pierre Lévesque. Marcel de sa Maman Marie-Louise Thibault et le frère aîné de Marcel, (son père étant déjà décédé) Jean-Guy et sa femme Noëlla.

Cora et moi avons été téléphonistes pour Québec Téléphone à Forestville. Marcel conduisait de la machinerie lourde. Marcel et Cora ont vécu à Forestville jusqu’à leur retraite. Ils vivent maintenant à Lévis dans un condo près de plusieurs membres de leur famille.

Cora et Marcel ont eu deux enfants : Sylvie et Dave. Sylvie est mariée à Yves Langlois. Ils demeurent à Baie Comeau avec leurs deux filles : Amélie et Sophie. Dave est remarié avec Andrée-Chantale Proulx. Ils demeurent à Québec. Dave est père de deux enfants : Catherine et Jérôme issus d’un précédent mariage.

départ de marcel et cora à leur 50e de mariage juillet 2010 (1)

Maintenant les photos d’une belle famille…50e de marcel et cora les invités (1)

L’attente des jubilaires…

50e de marcel et cora leur arrivée à la salle de réception en juillet 2010 photo 2

L’arrivée…

50e de marcel et cora 6

La réception…

hommage de la famille de marcel et cora leur 50e de mariage

Les hommages…

50e de cora et marcel 1ere juillet 2010(3)

Les jeunes mariés…

50e de marcel et cora 4

Poème d’Yves Langlois

Cora et Marcel 50 ans ensemble

Elle en Gaspésie au fond du bois
À Brébeuf dans un rang elle naîtra
Les mains de nombreux frères elle endura
Jusqu’au moment où sa famille à Forestville émigrera

Lui aussi en Gaspésie mais à Saint-Fidèle
La machine de sa vie reçue les premiers coups de manivelle
Il n’avait pas alors beaucoup de bébelles
Mais le voilà à Forestville parti avec toute la ribambelle

On ne sait où elle le rencontra
Assurément sa voiture devait être belle
Mais pas assez car un chaperon on requerra
C’est une bonne fille, la deuxième d’Estelle

Devant le central de Québec-Tel il l’attendra
Mais avant de pouvoir lui couper les ailes
La permission écrite de Pit on exigera
Si bien qu’en juillet 1960 les voici au pied de l’autel

En voyage de noces le couple partira
Mais aucun coucher dans un hôtel
Par contre plusieurs admirèrent la Karmann Ghia
De dire les Lévesque et les Savoie, de Cora, comme elle est belle

Au retour, le travail Marcel n’attend pas
Pour Cora c’est le ménage et la vaisselle
Des jours et des semaines elle l’attendra
D’Estelle elle suivit les conseils

Pour elle de cuisiner elle apprendra
Lui, enfin, en 1963, lui enleva ses dentelles
Si bien qu’en juillet 1964 elle arriva
Celle qui, pour moi, est la plus belle

Soudain un hiver dans Charlevoix
Un accident qui à Cora a laissé des séquelles
La petite Sylvie toutefois découvrira
Qu’elle avait une mère jumelle

Le couple ne limitera pas ses ébats
La petite eut donc un frère avant la maternelle
Qu’il était (est) beau ce petit gars
Mais, pauvre Sylvie il ne jouait pas à la marelle

Le beau garçon à son papa réalisa des exploits
Qui de vitre et de couvre-lit remplirent la poubelle
Pauvre de lui tel un petit chien on l’attacha
Car il voulait traverser la 138 pour admirer une Chevelle

Et le temps si vite ou trop vite passa
Chez Transport Forestville on engagea Marcel
Cora beaucoup de fêtes organisa, de tourtières cuisinera
De lui, ses constructions, piscine, maisons, des merveilles!

Puis l’appel de ville fiston entendra
Voilà l’arrivée de l’Escort nouvelle
Et les fréquentations de leur fille par un avocat
Puis-je préciser en 1985 un certain Noël

Avec le temps la timide mariée de 1960 s’affirmera
À l’église Saint-Luc ils usèrent moult missels
Sur les planchers de danse cha cha, samba et polka
Mais toujours à laver des tonnes de vaisselle

À la même église leur fille en justes noces convolera
Le gendre de Marcel ne suivit pas ses conseils
Trois et non quatre ans plus tard sa très petite fille naîtra
Avec elle leur rôle de grands-parents lancera l’ère nouvelle

Cora apprendra à changer les couches d’Amélie à grand-papa
Celui-ci de son fils se mit à attendre des nouvelles
Enfin, après une Sophie, la petite Catherine arriva
Pour terminer avec un petit gars; une vraie merveille

Pour Rendez-vous Côte-Nord le couple s’impliquera
Puis, eux aussi, de la ville ils reçurent l’appel
À St-Jean Chrysostome le couple déménagera
Mais lui inventera toujours de nouvelles bébelles

De ses trois sœurs et frères Cora se rapprochera
Marcel aux quilles des abats il réussit à la pelle
Jusqu’à ce que sa santé de modérer ses efforts l’avertira
Mais ils sont toujours là pour le service de l’autel

Que de parties de Mellow, Wizard on jouera
Que de fois de tricher on accusera (à tort) Marcel
Que de fois Cora à compter se trompera
Que de fois le mauvais perdant de gendre jettera son fiel

Vivre cinquante ans ensemble est tout un exploit
Ces années ne furent sans doute pas toujours faciles et belles
Plusieurs des vôtres sont partis vers l’au-delà
Mais vous êtes, toujours, pour nous, le printemps, nos hirondelles.

Chers jubilaires vous franchissez aujourd’hui un nouveau pas
Sur la route de l’amour continuez à guider nos yeux, nos oreilles
Car nous rêvons tous de vivre si longtemps ensemble ici-bas
Puisse la Vie vous conduire ensemble à et vers l’Éternel

Composé par un simple soldat
Pour être lu dans une citadelle
Pour un couple qui sait mettre les gens au pas
Seraient-ce même des colonels.

Leur gendre Yves Langlois

Merci à Cora et Marcel

On se revoit sur Nos ancêtres en 2020 pour leur 60e…

«Nègre… et arriéré»

«Nègre… et arriéré»
C’est ce qu’on enseignait il y a 65 ans

texte de Jacques Gagnon

«La race noire a la peau plus ou moins noire, les lèvres épaisses et les cheveux crépus. C’est la plus arriérée; elle peuple surtout l’Afrique et l’Océanie. On compte environ 200 000 000 de nègres».

Voilà ce qu’on enseignait lorsque j’étudiais en sixième année, en 1953, chez les frères du Sacré-Cœur, à Bromptonville, en banlieue de Sherbrooke. Il y a 65 ans, alors que nous achetions des petits Chinois pour quelques sous, le mot rectitude était encore loin de figurer dans notre vocabulaire.

Cette description brutale, carrément raciste, est extraite de l’Atlas-géographie de la province de Québec et du Canada, rédigé par les Frères Maristes à l’intention des élèves du «cours supérieur», c’est-à-dire 6e et 7e année, et publié par la Librairie Granger Frères. C’est par hasard que j’ai retrouvé ce manuel publié en 1950. Mon nom, mon adresse, ainsi que la date, attestent que je l’ai bien utilisé en 1953. Son coût : 1,25$. J’ai retrouvé en même temps la traditionnelle photo de fin d’année sur laquelle figure Claude Boucher, l’ancien député de Johnson, qui a donc reçu la même éducation.

livre atlas

La citation du début est tirée du chapitre III, à la page 13, intitulé Géographie Politique. On commence par révéler que tous les hommes descendent d’Adam et Ève et qu’«après la dispersion, ils quittèrent le pays de la tour de Babel et, de proche en proche, ils s’étendirent dans l’univers entier».

La suite devient une histoire de couleur qu’on explique bien simplement: «Les différences de climat, la nourriture et le genre de vie les changèrent peu à peu. Aujourd’hui, on distingue trois races principales, la race blanche, la race jaune et la race noire».

Après avoir vu la description plutôt crue de la race noire, arrêtons-nous maintenant aux deux autres.
«La race blanche a la peau blanche et rosée; elle domine dans presque toutes les parties du monde, mais elle habite surtout l’Europe et l’Amérique. C’est la race la plus civilisée; elle compte environ 1 100 000 000 d’individus.»
En autant que je me souvienne, cela n’a pas changé ma vie d’apprendre que nous, les petits Bromptonvillois, avions le privilège d’être nés «blancs-rosés» et d’être parmi les plus civilisés. Nous n’avions d’ailleurs aucun point de comparaison, car à l’époque, aucune autre race n’habitait dans notre village.
«La race jaune a le teint jaunâtre, les yeux en forme d’amande, la barbe raide et rare. Elle comprend surtout les Chinois et les Japonais et compte environ 1 000 000 000 d’individus.»

Comment s’empêcher de sourire. Craignait-on qu’on ne comprenne pas l’adjectif bridé?
En petits caractères, le manuel répertorie une race moins importante: «La race rouge ou américaine a le teint cuivré; elle peuplait autrefois notre continent, mais elle disparaît peu à peu et se confond avec la race blanche en prenant ses habitudes.»
Détail non négligeable, c’est dans toutes les écoles du Québec qu’on répandait de telles inepties que des cerveaux d’enfants devaient assimiler.

LA LANGUE

Après la couleur, la langue. Je vais me contenter de rapporter les commentaires sur le français. «La langue française, à cause de sa clarté et de sa précision, est la langue diplomatique du monde entier, c’est-à-dire qu’on l’emploie dans les traités entre plusieurs pays, à la cour des rois, etc. C’est aussi la langue des savants. Nous, Canadiens français, nous parlons la langue française parce que nous descendons des Français. Nous devons être fiers d’avoir reçu une si belle langue en héritage et nous devons nous efforcer de la bien parler.»

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation a bien changé depuis. Il suffit d’observer ce qui se passe avec les Francos-ontariens.

Un peu plus loin, on apprend que «le Canada est un État formé par les Canadiens français, par les Irlandais et par les Anglais.»

LES RELIGIONS

Le survol des religions laisse perplexe. On en considère quatre: «le judaïsme, le christianisme, le mahométisme et le paganisme».
Une seule phrase sur le judaïsme: «C’est la religion des Juifs qui attendent encore le Messie.»

Le christianisme, la doctrine de Jésus-Christ, occupe beaucoup plus d’espace. C’est ainsi qu’on y apprend que «la religion catholique est répandue partout dans l’univers et chaque jour les missionnaires lui gagnent de nouvelles âmes. L’œuvre de la propagation de la foi, établie dans le monde entier, a pour but, par la prière et par l’aumône, d’aider les missionnaires à convertir les infidèles.»

Quant au mahométisme, «c’est un mélange grossier de pratiques chrétiennes, juives et païennes.»

Reste le paganisme, «qui consiste à adorer des idoles. Malgré les efforts des missionnaires, il y a encore dans le monde 900 000 000 de païens.»
Quel traumatisme pour un provincial de 11 ans qui servait la messe à tous les matins et dont les points de repère se limitaient à des sites religieux : Sainte-Anne-de-Beaupré, Cap-de-la-Madeleine, Sainte-Anne-de-Stukely, sans oublier l’oratoire Saint-Joseph.

En parcourant cet atlas de 117 pages, on constate d’ailleurs que la religion y occupe une place importante. «La religion catholique est florissante aux États-Unis; on y compte 26 000 000 de catholiques répartis en 115 diocèses», peut-on y lire. On va même jusqu’à préciser, en parlant de New York, que 3 000 000 de ses 8 000 000 d’habitants sont catholiques.

C’est cependant bien peu à comparer à tous ces païens destinés aux flammes de l’enfer et dont bon nombre devaient sans doute être noirs. J’ai sans doute dû réciter quelques chapelets pour que la Providence leur permette de rencontrer un missionnaire.
On prend la peine de préciser que la population blanche américaine «se compose surtout d’Anglais, d’Irlandais, d’Allemands, d’Italiens et de Français», tout en ajoutant que «les nègres, au nombre de 23 000 000, habitent surtout les États du Sud».

LOCATION D’UN BÉBÉ NOIR

Contrairement à la majorité des amis dans mon patelin, j’avais eu le privilège de côtoyer mes premiers Afro-américains quelques années auparavant. C’était en juillet 1946 au cours d’un voyage chez des parents, du côté paternel, exilés à Chicopee Falls, dans le Massachusetts. J’avais quatre ans. On m’a raconté que quelqu’un de mon entourage, car mes parents ne parlaient pas anglais, avait eu le culot de payer les parents d’un bébé noir afin que moi et une cousine nous fassions photographier avec. Le bébé n’appréciait pas d’être un objet de curiosité. Il semblait même être révolté. Quant à moi, j’ai l’air de me demander ce que je fais là, surtout que j’ai un poing dans mon ventre.

jacques

J’en rougis en pensant aux excès de fierté de mes géniteurs en montrant la photo de leur fils avec un «p’tit nègre». Tout un exploit.

jacques et petits-enfants

Aujourd’hui, j’ai beaucoup de plaisir et de satisfaction à me faire photographier en compagnie de deux autres enfants au même teint, William et Naomi, dont le père est Haĩtien… et mon gendre. Cette photo a été prise en 2005 mais je préfère ne pas penser à quelle aurait été la réaction dans mon entourage 65 ans plus tôt? Ce sont maintenant deux ados performants qui font notre fierté.

LA MÉTROPOLE DU CANADA

L’atlas décrit Montréal, avec ses 890 234 habitants, comme la métropole du Canada. Toronto, avec ses 657 612 citoyens, arrivait en deuxième.
Quant à Londres, on nous enseignait que «le brouillard, chargé de la poussière de ses usines, donne un aspect désagréable et triste à ses monuments.»
C’était tout le contraire lorsqu’on abordait la description du Saint-Laurent. Je vous assure que les lignes qui suivent sont imprimées telles quelles à la page 41. «Aucun pays au monde ne possède de si nombreux ni d’aussi importants cours d’eau que la province de Québec. De plus, tous ces cours d’eau sont placés dans une si admirable position, qu’on ne peut s’empêcher de penser que Dieu a créé ce pays pour en faire le séjour d’un peuple riche et privilégié; c’est pourquoi nous sommes fiers de nos rivières et, en particulier, du Saint-Laurent, notre fleuve national.» Un fleuve national?

D’UN «NÈGRE» À L’AUTRE

Après avoir dévoré ma géographie avec une intensité et un intérêt beaucoup plus prononcés qu’en 1953, j’ai consulté ma vieille collection en sept volumes de Pays et nations, de Grolier, édition 1943, «destinée au Canada français», pour voir comment des livres encyclopédiques traitaient la future minorité visible.
Dans le volume consacré à l’Afrique, on parle «des esclaves nègres qui portaient le nom d’ivoire noir». On y décrit les Libériens comme «des nègres de descendance américaine».
Le chapitre sur la Gambie nous apprend que «les indigènes sont des nègres véritables; peau noire, nez épaté, chevelure crépue, lèvres épaisses. Ils vont presque nus. Ils ne reçoivent pas d’instruction, sauf aux rares écoles missionnaires. Ce sont des païens qui croient à la magie».

Quant aux Fantis, on les considère comme «les plus intelligents de tous les peuples nègres», précisant qu’ils ont le «teint chocolat et la chevelure crépue caractéristique du nègre».

Le ton reste le même pendant presque toute la traversée du continent africain. Les Maristes n’étaient donc pas une exception.

Faisons maintenant un détour du côté d’Haïti, cette île où on «parle le créole, un français corrompu». On y révèle que les Haïtiens de la haute société «vont, d’ordinaire, faire leurs études à Paris» et que «Montréal en reçoit également quelques-uns.» «Au point de vue, sinon politique du moins intellectuel, c’est toujours la France qui règne sur la classe cultivée; mais tous les paysans restent du purs Africains.»

J’aimerais entendre les commentaires de notre colonie haïtienne sur la suite: «Les Haïtiens de l’intérieur forment un peuple heureux dans son indolence et dans ses rêves. Le soleil tropical les vide de leur énergie».

Heureusement, lorsqu’on survole les îles Fiji, Tahiti, Samoa et Tonga, on nous met en garde contre les risques de séduction du climat tropical. «On serait porté à croire que là où la nature a dispensé le soleil et les délicieux paysages, les conditions de vie sont idéales. Mais l’homme dégénère souvent, parmi un tel décor. Si vous voulez élever l’homme au-dessus de la bête, n’allez pas lui accorder, sans aucun effort de sa part, la nourriture et un abri; mais, bien au contraire, forcez-le à combattre, avec son esprit et ses muscles, pour se les procurer. Cette loi vitale expliquerait l’état ravalé de la civilisation, dans les îles du Sud.»

Jusqu’à ce que l’avion vienne révolutionner le tourisme, de tels livres étaient le seul moyen de voyager pour la très grande majorité des Québécois. Les explorateurs et les aventuriers, blancs et fortunés pour la plupart, pouvaient donc colorer leurs récits et juger les indigènes selon leurs standards. Quant aux missionnaires, malgré une connaissance plus intime des infidèles, leurs observations étaient souvent déformées par le prisme de leur foi.

VIVE LA REINE!

Pas de doute, l’an 1953 était alors très important. C’est en effet cette année-là que j’ai découvert le cinéma. Les très révérends Frères du Sacré-Cœur, les locataires de l’unique école primaire pour garçons du village, avaient nolisé un autobus pour une expédition d’une dizaine de milles jusqu’au cinéma Rex, à Sherbrooke. Le mot kilomètre (16 dans le cas présent) était alors inconnu. Le but de cette odyssée : un film sur le couronnement de sa majesté Elizabeth II. L’événement avait eu lieu le 2 juin 1953.

Imaginez, aller «aux vues» pour la première fois dans ce qui était un théâtre pour nous, et voir et admirer la jeune souveraine de 27 ans sur grand écran. Que de souvenirs. Dans notre village il y avait d’abord Dieu et, pas loin derrière, le roi ou la reine. Nous n’avions jamais vu Dieu mais nous venions de voir la reine. Oui mossieu! la Reine, la vraie Reine. Que d’émotions! Un grand jour dont nous avons dû parler longtemps, longtemps.
Une question me tracasse. Les religieux en soutanes qui nous accompagnaient et qui avaient fait le vœu de chasteté, comment ont-ils réagi à la vue de la charmante princesse promue reine???

En terminant, une toute petite parenthèse. C’est en 1953 que mes parents nous ont fait émigrer dans la grande ville de Sherbrooke. C’est également l’année d’un coupé Studebaker rouge et crème, l’auto dont je garde le meilleur souvenir. Mais ça c’est une autre histoire.

La suite de l’histoire

Voici une suite de l’histoire de l’incendie de l’hôtel Thibault. Le texte est de Michelyne Thibeault, une cousine de Denise Thibault. Michelyne Thibeault partage ses souvenirs…

Voici ses grands-parents, Délima Fournier et Jean-Baptiste Thibault.

Collection Michelyne Thibeault

Béatrice était ma tante. Je vous raconte ce qu’elle est devenue…
Son premier mari était Wilfrid Normand, décédé d’un cancer. Béatrice s’est remariée avec Roland Morissette. Il est décédé des suites de l’incendie quelques heures après. Il avait 31 ans. Son troisième mari était Philippe Auguste St-Laurent, décédé il y a quelques années.

Ce dont je me souviens de tante Béa, d’abord je l’aimais beaucoup. J’aimais aller la voir à son Restaurant le Coq du Nord à Ste Flavie avec mes parents. Grand-maman y était de temps en temps, car avant le restaurant, c’était un chalet qu’ils ont transformé en restaurant. Elle était très travaillante comme elle l’était à l’hôtel.

Ma tante Béa est née en 1922. Elle aurait 97 ans aujourd’hui. Elle est décédée à Mont-Joli le 26 mai 1974. Moi je suis partie de Ste-Luce en mars 1970. Son accident vasculaire l’a laissée paralysée jusqu’à la fin de ses jours. Je ne pourrais te dire la date.

Je travaillais en pédiatrie à l’hôpital de Rimouski lorsque ma mère m’a téléphoné et m’a dit que tante Béa venait d’avoir un accident et avait été transportée à l’hôpital. Tout de suite après mon travail je suis descendue la voir aux soins intensifs, mais elle était dans le coma, et y est restée plusieurs jours ainsi.
Lorsqu’elle est revenue de son coma, elle ne parlait plus mais semblait reconnaître ses proches, son mari de l’époque Philippe-Auguste St-Laurent. Après plusieurs jours d’hospitalisation et de physiothérapie, elle est sortie de l’hôpital. Elle marchait avec une canne, mais ne parlait pas, mais se faisait comprendre par des signes. Elle manquait de patience et se fâchait. Les mots que je me souviens : mautadit, pas moyen, pas capable. Elle pouvait aller chercher des choses avec son autre main ou bien montrer ce qu’elle voulait. Elle restait à ce moment- là dans la maison de son mari avec la sœur de celui-ci nommée Juliette St- Laurent à Ste Luce.

Je me souviens d’une anecdote. Elle s’était fait conduire dans un magasin de fourrures à Mont-Joli et elle s’était acheté un manteau qu’elle avait payé par chèque. Tante Béa avait de l’argent. (Son mari n’était pas bien content, il voulait aller le reporter, mais elle ne parlait pas mais avait toute sa tête et il n’a pas pu le retourner).

Après mon départ de Rimouski j’avais des nouvelles de ma mère ou de ma sœur, jusqu’à son décès.

J’espère que ces renseignements aideront, c’est un peu ce que ma mémoire me rappelle.

Michelyne Thibeault (cousine de Denise) : fille de Jeanne Paradis et Louis Thibault (frère de Papa David).

Note de Denise:
Le nom de Thibault a été modifié avec un (e) dans le milieu de la famille de Michelyne. C’est avec un grand plaisir que j’ai pu recevoir ces renseignements et je la remercie du fond du cœur!

Collection Michelyne Thibeault

Voici une suite de l’histoire de l’incendie de l’hôtel Thibault.

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Avis de décès (source Line Thibaut)

https://www.domainefuneraire.com/avis-de-deces/Jacqueline-Thibault-TESSIER-259137
À l’Hôtel-Dieu de Lévis, le 13 février 2019, à l’âge de 86 ans, est décédée madame Jacqueline Thibault, épouse de monsieur Marius Tessier, fille de feu monsieur Émile Thibault et de feu madame Marthe Faucher. Elle demeurait à Lévis, secteur Saint-Nicolas. Outre son époux, elle laisse dans le deuil ses enfants : Michelle (Jean Brassard), Elisabeth (Luc Tremblay) et Jean (Mylène Mayrand); ses petits-enfants : Frédérick (Maude Rochefort-Beaudoin) et Tania Tessier-Brassard, Maude (Robin Fontaine), Alexe, Jérôme (Bontu Yousuf) et Roxanne Tremblay et Clovis (Aimee Mousessian), Marianne et Vincent Tessier; son arrière-petite-fille Emy Fontaine; ses frères et sœurs : Raymonde (feu Marcel St-Laurent), feu Jeanne, Alyne, feu Paul Émile (feu Thérèse Ouellet, Michelle Dionne), Ghislaine, feu Noëlla et feu Gilbert (Marie Ouellet); ses beaux-frères et belles-sœurs de la famille Tessier : feu Alcide, feu Sr Lucille , feu Rachèle (feu Paul Sylvain Tessier), Yvette, feu Martial (Jeannine Dusablon), Jeanne, Cécile, Lucien (Cécile Richard), Émilien (Ghislaine Hamel), Monique et Yves (Francine Bélanger); ainsi que plusieurs neveux, nièces, cousins, cousines, autres parents et ami(e)s.

Secrets de famille

Des secrets de famille, nous en avons tous, n’est-ce pas ? Dans mon cas je les ai trouvés tout seul.

Mon placard en est plein, mais j’écris rarement sur eux. J’écris aussi rarement sur les secrets de famille des autres comme ce secret de famille de la famille Miller sauf que celui-ci est assez drôle, car personne dans la famille ne se rappelle que Robert Miller avait été à la pêche.

Une belle rencontre virtuelle avec une descendante de la famille Miller et Villeneuve qui commente sur mon blog Our Ancestors depuis 2012…
Voici un de ses commentaires que je vous traduis.

Salut Pierre,
Je suis si contente que tu n’arrêtes jamais de chercher des ancêtres ! Je sais juste qu’un jour tu trouveras Joseph et Edwina (Newcity) Lagassé. Je n’ai toujours rien trouvé sur leur fils Robert, mais je vais continuer mes recherches……
Passez une bonne journée,
Susan

Susan qui lit assidûment mon blogue Our Ancestors m’a envoyé la semaine dernière cet article de journal sur le second mariage de Wilfred Nevue avec Marilda Guay Thibodeau le 5 septembre 1899.

Drôle d’anecdote, n’est-ce pas… ?
Je traduis…
Le juge Harrington a officié un mariage qui permet à deux cœurs de battre à l’unisson.
Hier après-midi, le juge Harrington a célébré le mariage de Wilfred Nevin et Marilda de Rhibodeau. Le juge était occupé avec une cause qui venait d’être appelée lorsque le téléphone a sonné et qu’il a été informé que le couple attendait non loin de son bureau et voulait qu’il vienne immédiatement les aider dans leurs efforts pour devenir complètement heureux. Le juge a saisi son chapeau et s’est précipité pour officier la cérémonie pendant qu’un constable se dépêchait à trouver un jury pour la cause qu’il devait juger.
Je me demande si Marilda Guay connaissait le passé de son nouveau conjoint.

Wilfred Nevue et Celina Delongchamp circa 1886

Le journal avait mal orthographié Thibodeau, mais Wilfred a récupéré son nom de famille et redeviendra Wilfred Nevin en 1905 dans deux avis de décès.

C’est pourquoi la généalogie est parfois si compliquée. Wilfrid Neveu de Chatham, alias Wilfred Nevue du Michigan, alias Wilfred Nevin du Montana, alias Winnifred Nevan décédé le 9 juillet 1905 de tuberculose.

Ouf!
Il est facile de se perdre quand on regroupe tous ces documents. Wilfred est mort le 9 juillet 1905 qui était un dimanche. Le journal a parlé de ses funérailles un mercredi (12 juillet), et il aurait été enterré le jour même de sa mort, le 9?
Vous êtes tout mêlés? Les journaux se trompent parfois, mais voici ce que croit mon alter ego.

Wilfred Nevue est mort de tuberculose le 9 juillet 1905, ses funérailles ont eu lieu à son domicile le mercredi 12 juillet, et l’article du journal au sujet du lieu de son enterrement indique la date de son décès et non la date de son enterrement. Élémentaire!

Wilfred Nevue est mort il y a 113 ans et il fait toujours la une de mon blogue Our Ancestors depuis presqu’un mois.
Difficile d’arrêter n’est-ce pas?
Voici un article sur Marilda Guay Thibodeau Nevin.

Et deux articles concernant le deuxième fils de Wilfred Nevue, Wilfred Nevin, qui a divorcé deux fois et s’est marié trois fois….
Finalement un article sur le frère de Wilfred Nevue, Eldridge (Eldège).

Plus d’informations sur Eldège sur le site Find A Grave…

Pioneer of Butte is Summoned

Eldege Nevin, 81, Resident 60 Years

Eldege Nevin, 81, pioneer resident of Butte, died in a local hospital Saturday morning. A native of Montreal, Canada, Mr. Nevin had lived in Butte for 60 years.

He married Emma Guay on 24 October 1889. They were the parents of Lydia, Ida, Mamie, Ernest, Joseph, Emery, Evan and Elore.

On his 50th wedding anniversary in 1939, the local newspaper noted: « Next Saturday October 21, will mark the 50th anniversary of the marriage at St. Patrick’s church of Mr. and Mrs. Nevin, 1963 Roberts Street. That night they will be guests at a reception in their honor at the IOOF hall on Front Street. Several of their children, 28 grandchildren and four great grandchildren will be present, in addition to scores of close friends.

Mr. Nevin was born in Canada July 19, 1862 and came to Butte in November 1884. His wife, also was a native of Canada, born July 4, 1866. ‘I think that makes me a good American’ she said yesterday, referring to her birthday. »

Mr. Nevin worked in the Heinze smelter until it closed down. He later was employed by the Butte Floral company and the Largey Lumber company. He was a teamster by occupation.

Traduction
Pionnier de Butte est appelé au ciel
Eldege Nevin, 81 ans, résident de Butte depuis 60 ans
Eldege Nevin, 81 ans, un pionnier de Butte, est décédé samedi matin dans un hôpital local. Originaire de Montréal, au Canada, M. Nevin vivait à Butte depuis 60 ans. Il épousa Emma Guay le 24 octobre 1889. Ils étaient les parents de Lydia, Ida, Mamie, Ernest, Joseph, Emery, Evan et Elore.
À l’occasion de son 50e anniversaire de mariage en 1939, le journal local a noté : « Samedi prochain, le 21 octobre, marquera le 50e anniversaire du mariage de M. et Mme Nevin à l’église St. Patrick’s, 1963, rue Roberts. Ce soir-là, ils seront invités à une réception en leur honneur dans la salle de l’IOOOF sur Front Street. Plusieurs de leurs enfants, 28 petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants seront présents, en plus d’une foule d’amis proches.
M. Nevin est né au Canada le 19 juillet 1862 et est arrivé à Butte en novembre 1884. Son épouse, également originaire du Canada, est née le 4 juillet 1866. « Je pense que cela fait de moi une bonne Américaine », a-t-elle dit hier, en parlant de son anniversaire. »
M. Nevin a travaillé à la fonderie Heinze jusqu’à sa fermeture. Plus tard, il a travaillé pour la compagnie Butte Floral et la compagnie Largey Lumber. C’était un camionneur de métier.
Où en étais-je?
Ah oui! Des secrets de famille ?
J’ai appris depuis 2009 que personne n’est parfait et qu’il ne faut pas porter de jugement même si ça fait encore mal.

Sur ce, Bonne Année 2019.