Les voies de notre histoire

En attendant la suite…

wp-1669857880241

Extrait du lien ci-dessus

Cents familles franco-catholiques, en majorité originaires de paroisses au nord de Montréal, traversent la Repousse et commencent à défricher un lot
dans les cantons Wolfe, De Salaberry et Grandison.

Autour de l’emplacement choisi pour l’église, un petit noyau villageois prend forme. L’abbé Samuel Ouimet est nommé « missionnaire de la vallée de la Rouge » à l’automne 1878. Les premières institutions publiques voient le jour. Les élus de la municipalité des Cantons unis De Salaberry et Grandison (aujourd’hui la Ville de Mont-Tremblant) et ceux de la municipalité du Canton Wolfe (Saint-Faustin–Lac-Carré) tiennent leur première séance en janvier 1881.

Les voies de notre histoire

Guide pédagogique et informatif sur l’histoire de Mont-Tremblant à l’intention des enseignants des 1er et 3e cycles du primaire et des citoyens

La vie quotidienne du colon et de sa
famille

Les promoteurs et les défenseurs de la colonisation font valoir aux futurs colons qu’en s’établissant sur une terre qui un jour leur appartiendra, ils deviendront « des hommes libres », au lieu d’être enchaînés à une machine dans une manufacture, à la merci d’un patron. Ce discours passe sous silence les difficultés extrêmes vécues par les hommes et les femmes qui ont franchi la Repousse pour défricher la forêt. Travail physique éreintant, solitude, isolement géographique, malnutrition, conditions de logement minimales, le fléau des moustiques en été, les tempêtes de neige et le froid en hiver : c’est une vie de misère qui attend ceux et celles qui se lanceront dans l’aventure de la colonisation. Rares cependant sont les témoignages oraux transmis sur cette période. Une sorte de pudeur ou les vertus du silence et de l’abnégation inculquées par l’Église expliquent sans doute cette absence de récits dans la tradition orale. « La misère, ça se conte pas », disait l’aïeule d’un résident de Saint-Faustin–Lac-Carré.

C’est à pied le plus souvent que le colon arrive dans le territoire. Il choisit son lot, c’est-à-dire une terre de 100 acres (60 hectares) auprès de l’agent des terres, qui lui délivre son billet de location, document officiel dans lequel le colon s’engage à défricher et à cultiver 10 % de la superficie de son lot et à y bâtir une maison, contre un paiement total de 30 $.

Commencent alors les défrichements. Un à un, avec pour outil une simple hache, le colon abat les arbres, les ébranche, les entasse. Il se sert des premiers troncs pour se construire un abri, simple cabane en rondins dépourvue de fenêtres. Son lit : un cadre de bois sur lequel il a déposé des branches de sapin. Sa nourriture : de la galette de sarrasin faite avec la farine qu’il a apportée, de la « soupe aux herbes », mélange d’eau et de plantes cueillies dans la forêt, des petits fruits, de la truite s’il a eu le temps et la chance d’en pêcher dans un ruisseau. Des nuées de moustiques le harcèlent jour et nuit. Après quelques semaines, si le temps est propice, il se lance dans les brûlis, opération délicate au cours de laquelle il brûle les tas de branchages et de troncs qu’il a coupés. S’il est marié, sa femme et les enfants le rejoignent. Une nouvelle étape est franchie quand sur cette terre hérissée de souches le colon passe une charrue rudimentaire et sème enfin des pois, de l’avoine ou du sarrasin.

Aux premières neiges, le colon quitte sa famille pour aller travailler dans les chantiers de coupes de bois. Restée seule avec ses enfants, la femme s’occupe de la maisonnée. À moins qu’il ne reste dans le bois pour faire la drave (c’est-à-dire le flottage du bois), le colon revient au printemps avec un peu d’argent liquide, avec lequel il achètera des produits de première nécessité : semences, outils, lard, voire une vache ou une poule. À force de travaux et de privations, les parcelles cultivées s’agrandissent, l’horizon de la forêt recule, les récoltes augmentent. La solitude et l’isolement s’estompent avec l’arrivée de voisins, le développement du noyau villageois, l’aménagement de chemins. Un jour, le colon convie ses voisins à une corvée : avec des troncs qu’il a fait équarrir dans une scierie du village ou qu’il a lui-même taillés, il monte le carré d’une vraie maison, pourvue de planchers, de fenêtres, d’un poêle à bois, une maison dite « en pièce sur pièce ». Peu à peu, le colon devient un habitant

On cherche quoi au juste? Prise 2

Mis à jour le 30 novembre 2022

On cherche quoi au juste? Toujours la même chose: une photo de Rosanna Lauzon…

Je vais ralentir la cadence et ne publier qu’une fois semaine.

Rose Anna (sic) nous quittera le 7 juin 1915 et sera inhumée le 9.

Quarante-deux ans, c’était quand même jeune pour mourir.

Mourir, après avoir vécu seulement trois jours, c’est encore pire. Amable, fils d’Amable Prud’homme et de Rosanna Lauzon, est né le 13 avril 1915 et décède trois jours plus tard.

Rosanna est probablement morte des suites de son accouchement. On n’indique rien dans l’acte de sépulture.

En 1915, Amable Prud’homme perd back à back un fils et sa deuxième épouse.

J’ai retrouvé Amable Prud’homme et sa famille dans le recensement de 1911. La famille vit à Ste-Agathe.

On y voit Rosana (sic) et quatre enfants : Armand, Euclide, Albina et Germine (sic). Armand, Euclide et Albina Prud’homme, qui allait marier Patrick Duffy, sont les enfants du premier mariage d’Amable, et Germaine, est issue du second. Agathe Prud’homme naîtra le 11 janvier 1912.

Germaine Prud’homme est au centre de cette photo avec sa sœur Agathe.

Les descendants de Germaine n’ont pas de photos de Rosanna, sinon je ne serais pas en train de faire revivre tous ces ancêtres et, du même coup, en apprendre beaucoup sur les Métis…

Voici un lien intéressant, suggéré par Michel, avec un petit back-up just in case.

https://www.geocities.ws/meilleuro/135845-01.htm

L’avance de la colonisation blanche au Manitoba poussa un grand nombre de Métis à chercher plus loin vers l’ouest un refuge où ils pourraient perpétuer leur mode de vie traditionnel. Ce n’était toutefois qu’une question de temps avant que l’Ouest tout entier soit livré à la charrue et que les Métis soient forcés d’abandonner leurs derniers domaines et de se sédentariser. Tous les enfants métis nés avant l’entrée du Manitoba dans la Confédération en 1870 avaient droit, au choix, à un scrip d’une valeur de 240 $ en argent comptant, ou à un scrip accordant la propriété de 240 acres de terre. Les chefs de familles eux, recevaient 160 $ ou 160 acres.

Dans certaines régions, les Métis choisissaient dans leur immense majorité un «scrip d’argent», qu’ils dilapidaient trop souvent en peu de temps pour retomber dans la misère. Mais grâce à l’influence du clergé, les Métis d’autres régions acceptèrent des «scrips de terre» et devinrent petits fermiers, notamment dans la région de Saint-Florent-de-Lebret. Ils furent toutefois forcés par une série de mauvaises récoltes d’emprunter des semences du gouvernement ou, pis encore, d’hypothéquer leurs terres auprès de compagnies foncières, sans espoir ou presque de jamais pouvoir rembourser les sommes dues.

En mars 1900, une ordonnance fédérale accordait les mêmes avantages aux enfants métis nés entre le 15 juillet 1870 et 1885. Encore une fois, plusieurs milliers de «scrips de terre» furent distribués. Dans les années qui suivirent et pour toutes sortes de raisons, bon nombre de Métis tentèrent de monnayer ce bout de papier. La valeur des scrips diminua alors considérablement, à la fois parce que le marché en était soudainement saturé et parce que d’immenses superficies s’ouvraient à la prise de homesteads gratuits dans les districts d’Assiniboia et de la Saskatchewan. Le scrip de 240 acres se vendait couramment à 150 $ ou moins. En cas de besoin pressant, il n’était pas rare qu’il change de mains pour 50 $. Rien, semble-t-il, n’aurait pu convaincre les Métis de ne pas livrer ainsi avec tant d’insouciance leur seul espoir d’éviter la déchéance.

Lorsque les compagnies foncières saisissaient les terres ou achetaient les scrips y donnant droit, elles agissaient de toute évidence dans un but purement mercantile. Mais dans le cas de colons blancs offrant aux Métis de leur acheter leurs scrips, les motifs étaient souvent moins clairs, plus nuancés; il arrivait bien souvent par exemple qu’un Métis prenne la décision de vendre à bon prix un scrip à un Blanc du village, dans le but de payer quelques dettes et de pouvoir continuer à vivre sur un autre bout de terrain qu’il possédait depuis longtemps.

Un agriculteur et marchand de la région de Fort Qu’Appelle, Camille Coupal, acheta ainsi au moins 12 scrips lui permettant de mettre sur pied un ranch et une grande ferme beaucoup plus au sud, dans la région de Lajord.

Camille Coupal est né vers 1850 au Québec. Il épouse probablement une lointaine cousine aux environs de 1880. Son beau-père, croit-on, est Sixte Coupal de Saint-Cyprien dit LaReine, juge de paix à Napierville, au sud de Montréal, et député à Ottawa pendant de nombreuses années avant comme après la Confédération. C’est de lui qu’il apprend que le gouvernement donne des homesteads dans l’Ouest canadien à quiconque en fait la demande. On pense qu’il s’aventure pour la première fois dans les Prairies en 1881, sans toutefois s’avancer bien au-delà de Souris, au Manitoba. Il revient quelques années plus tard, repart au Québec puis décide de tenter fortune dans la région en 1885. Il arrive avec famille et bagages à Qu’Appelle, sur la ligne transcontinentale du Pacifique Canadien et s’installe avec sa femme et ses huit enfants, âgés d’un à quatorze ans, dans une maison louée à Fort Qu’Appelle. Son épouse, Delphine, a déjà fait du commerce à Montréal et elle ouvre un petit magasin général pour concurrencer le magasin de la Baie d’Hudson, jusqu’alors le seul de la région.

Comme la seule école de l’endroit est anglaise et protestante de surcroît, les Coupal se dirigent bientôt vers Lebret, à six kilomètres à l’est et à l’extrémité opposée du lac, où sont situées la mission et l’école catholiques. Camille y fait construire une grande maison confortable, prévoyant assez d’espace pour ouvrir un magasin général. C’est Madame Coupal qui s’occupe du commerce. Son mari, lui, se réserve un homestead à cinq kilomètres au nord de Lebret. La gare la plus proche est encore à Indian Head, sur la ligne du C.P.R., à trente kilomètres de la ferme. C’est une expédition de plusieurs jours; on transporte d’abord le grain de la ferme à Lebret puis, le lendemain, on traverse la vallée, on monte le coteau et on se lance dans la plaine jusqu’à Indian Head. Au retour, il y a presque toujours des marchandises pour le magasin de Lebret. Camille Coupal s’intéresse aussi au commerce des chevaux, car il en garde une quinzaine sur sa terre.

Les Métis qui ont reçu ou hérité des scrips en 1900 manifestent l’intention de les vendre quelque temps plus tard. Du 1er mai 1902 au 6 août 1903, Camille Coupal acquiert douze scrips, donnant droit à 2880 acres en tout. Il y a tout lieu de croire qu’il a recours aux bons offices d’une compagnie qui possède de nombreux agents dans tout l’Ouest et qui se spécialise dans ce genre de transactions. L’acheteur éventuel n’a qu’à indiquer le nombre d’acres qu’il désire et dans quelle région, et la compagnie se charge de tous les détails.

Camille Coupal se réserve quatre sections et demie en rase campagne, à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Lebret, dans un district qui sera plus tard appelé Lajord. Ces terres sont situées le long d’un affluent du ruisseau Wascana. Il y fait construire une cabane et ériger des clôtures autour de deux sections entières. Deux de ses fils y élèvent des chevaux, surtout des broncos que l’on vend aux colons qui commencent à arriver par trains entiers.

En 1906, les Coupal ont fermé leur magasin de Lebret et ils partent s’installer avec leurs trois plus jeunes enfants sur le ranch de Lajord. Les garçons plus âgés sont déjà partis aux études, au Collège de Saint-Boniface et à l’Université d’Ottawa. La construction de la ligne de chemin de fer Weyburn-Régina par le Pacifique Canadien en 1903 rendait possible l’expédition de grandes quantités de blé. Camille casse donc plusieurs carreaux et au cours de voyages dans l’Est, il vante la fertilité de ces terres qui s’ouvrent si facilement à la culture. Ses descriptions enthousiastes finissent par convaincre plusieurs parents – des Béchard, d’autres Coupal, des Normandin, des Lefebvre et des Poissant – de venir eux aussi tenter leur chance dans l’Ouest.

Camille Coupal continue à exploiter ses terres pendant plusieurs années avant de prendre sa retraite à Lebret, dans la maison qu’il avait fait construire à son arrivée. C’est là qu’il meurt à la fin de janvier 1937.

______________________________

Société historique de la Saskatchewan

(renseignements: dossier Coupal et Homestead Files aux Archives provinciales; Leader-Post, 29 janvier 1937, p. 1)

Recherche et photos par Pierre Riley, de Montréal

Rosanna a probablement quitté la Saskatchewan en 1896 en prenant le train, peu après avoir laissé sa petite fille Mariah en adoption.

Je ne sais pas si je pourrais retrouver Rosanna dans le recensement canadien de 1901?

À suivre…

 

On cherche quoi au juste… Table des matièresp

Mis à jour le 2 février 2023

Une table des matières pour vous éviter de vous perdre en chemin…

Tout cela avait commencé par un test d’ADN…

Catherine PILLARD/PILLAT était-elle une amérindienne?

Il faut bien commencer quelque part…

Savoir quand s’arrêter? – Marie Hosanna Lauzon

Mariah Coupal, née à Marieval en Saskatchewan

On veut savoir!

On veut savoir! Chercher une aiguille dans une botte de foin…

Amable Prud’homme & Marie-Louise Labelle

Témoignages – Carmen Duffy raconte…

On cherche quoi au juste?

On cherche quoi au juste? Prise 2

Les voies de notre histoire

On veut savoir! Prise 2

On veut savoir! Prise 3

On veut savoir! Prise 4

On veut savoir! Prise 5

On veut savoir! Prise 6

À suivre…

Si vous trouvez une photo de Rosanna Lauzon, écrivez-moi un commentaire.

On cherche quoi au juste?

Mis à jour le 30 novembre 2022

On cherche quoi au juste?

Ah oui, une photo de Rosanna Lauzon…

Rien trouvé encore, mais je ne désespère pas. Par contre, je vous ai trouvé son acte de sépulture…

Quarante-deux ans, c’était quand même jeune pour mourir.


Hier, Carmen Duffy nous avait laissé de beaux souvenirs de son grand-père Amable Prud’homme et cette belle photo.

Carmen, née en 1927, n’a jamais connu sa belle-grand-mère Rosanna Lauzon, la deuxième femme d’Amable. Dans ses souvenirs, Carmen Duffy a fait revivre son père Patrick, sa sœur Florence et son frère Lionel avec cette autre photo.

Je n’étais pas pour rater aussi l’occasion de partager la recherche de Paul Meilleur et de ses collaborateurs collaboratrices.

Amable Prud’homme & Marie-Louise Labelle

On ne connaît pas avec certitude le père de Mariah. Rosanna avait 23 ans et était servante dans une famille qui devait être aisée. Mariah porterait éventuellement le nom de Mariah Coupal et non plus Mariah Pelletier.

Des membres de la famille Coupal vivant en Saskatchewan venaient de Napierville. Un Coupal était devenu célèbre en étant déporté en Australie, condamné pour sa participation à la Révolte des Patriotes, mais ça c’est une longue histoire…

Partir de Napierville pour aboutir à Marieval en Saskatchewan devrait expliquer que le monde devait crever de faim au Québec…

Cette histoire de Mariah je ne la connaissais pas comme tant d’autres histoires dans mes cours d’histoire à l’école primaire. J’en savais par contre sur les sauvages pas toujours gentils avec des scalps plein les mains.

Disons que ça frappe l’imaginaire des écoliers.

Tout ce préambule pour revenir à l’histoire d’Hosanna, Rose-Anna, Rosana, Rosanna Lauzon qui se trouve au pied de l’autel le 25 juillet 1906 à dix heures le soir.

Dix heures le soir! On n’invente pas ça.

Rosana (sic) avait dû passer au confessionnal avant et tout raconter au curé Louis-Aurèle Corbeil…

Je ne sais pas si Amable connaissait l’histoire de Rosanna et de sa fille Mariah.

Notes

Source: Ville de Sainte-Agathe-des-Monts

La paroisse catholique Sainte-Agathe

Après avoir été desservie par voie de mission, la paroisse Sainte-Agathe-des-Monts a été créée en 1861. Une chapelle-presbytère est construite, puis remplacée par une église en bois plus vaste vers 1865. En 1896, Louis-Aurèle Corbeil est devenu le huitième curé de Sainte-Agathe. La paroisse était alors sérieusement endettée mais le nouveau curé a réussi à renverser cette situation. Quelques années supplémentaires ont suffi pour ren- flouer à 11300 $ les coffres de la paroisse. Ce qui a permis, en 1905, d’entreprendre la construction de la magnifique église en pierre qui existe aujourd’hui. Les Agathois avaient souhaité qu’elle devienne la plus belle église du Nord et ont généreusement contribué à son financement. On dit que les architectes Gauthier et Daoust de Montréal se seraient inspirés de l’archidiocèse de Paris pour la concevoir. Ses grandes fenêtres arquées et ses tours à créneaux rappellent le style architectural «Néo-roman». En raison d’un problème structural, les tours ont dů être rabaissées de 18 pieds sans compromettre l’apparence de l’église.

Témoignages – Carmen Duffy raconte…

Note

Ça m’est déjà arrivé que quelqu’un partage un très beau texte sur Internet, puis, un jour… ce texte disparaît!

Voici la source du texte que je veux partager. Disons que je fais un petit back-up just in case

Carmen Duffy a bien connu son grand-père Amable.


https://www.geocities.ws/meilleuro/photo/157627.htm

Marie Thérèse Carmen Duffy

Mes premiers souvenirs d’enfance

Je suis née près de Mont-Laurier le 9 août 1927, mon nom de baptême est Marie Thérèse Carmen Duffy. J’ai été baptisée à la belle cathédrale de Mont-Laurier qui aujourd’hui est passée au feu.

Mes parents se nomment Albina Prud’homme et Patrick Duffy. Je suis la plus jeune de la famille, nous sommes trois enfants. Ma sœur Florence a un peu plus de trois ans que moi et mon frère Lionel, un an de plus.

Mes parents avaient une très belle ferme au petit Lac Desabrais entre Mont-Laurier et le lac des Écorces. Mon père décide de vendre la ferme et achète l’hôtel Léger à L’Annonciation où ma mère travaille beaucoup. Pour économiser sur les employés, elle fait le ménage et elle excelle au repassage. Mon père fait le taxi avec son cheval et sa carriole pour amener les voyageurs du train jusqu’à La Macaza.

Même si j’étais très jeune, je me souviens qu’à l’hôtel il y avait un cuisinier qui me prenait dans ses bras et m’amenait à la cuisine pour manger des beurrées de beurre que j’aimais tant. C’est le seul souvenir que je garde de l’hôtel. Voilà que ma mère est enceinte et accouche du petit Patrick. L’enfant est malade, il entre à l’hôpital Ste-Justine pour y décéder. Le petit Patrick est enterré au cimetière de L’Annonciation.

Ma mère de plus en plus malade, mon père décide de vendre l’hôtel et d’acheter un garage à Val-Barrette. En face de chez-nous demeurait le docteur Hélie, c’est lui qui soigne ma mère. Je joue souvent avec ses enfants dans un beau kiosque qui n’existe plus aujourd’hui. Madame Hélie est vraiment bonne avec les enfants et elle m’aime beaucoup. Le docteur amène les enfants du village dans sa petite auto au lac Vert à Val-Barrette et nous promène en chaloupe. Une fois, en traversant la rue pour aller jouer chez le docteur Hélie, comme je ne regardais pas, je me fais frapper par une auto: fracture du crâne. Le docteur Hélie me soigne. Il faisait de tout, il cousait la tête et arrachait les dents.

Ma mère décède le 26 décembre 1931. J’ai un peu plus de 4 ans. Je me souviens du matin où ma mère est décédée. Je cours pour sauter dans son lit, elle ne me répond pas. Je cherche ma sœur Florence et mon frère Lionel; ils sont dans l’escalier et pleurent. Je ne comprends pas trop. Par la suite, beaucoup de monde dans la maison tous habillés de noir. Je vois ma mère exposée dans un petit salon à droite. Ce dont je me souviens surtout c’est la senteur des cierges qui brûlaient.

Moutonne au beurre

Les trois enfants se retrouvent bien seuls. On s’en va rester chez mon grand-père Amable Prud’homme, le père de ma mère, sur une montagne dans un petit « shack » en bois rond. Je revois encore les « beds » de planches à deux étages avec des branches de cèdres comme matelas. Mon grand-père m’aimait bien. Je mange des rôties avec beaucoup de beurre ce qui m’a valu le surnom de « moutonne au beurre » et je me sers aussi des gros morceaux de cassonade dans la poche cachée derrière la porte.

Amable Prud’homme, un grand homme au cœur généreux…

On s’amuse comme on peut. On ramasse les sauterelles pour les mettre dans le foin et ça fâche mon pépère Amable avec sa grande moustache; un grand homme au cœur généreux. Je pense que j’étais sa préférée, car j’étais la plus jeune. Je suis heureuse chez mon grand-père à la montagne.

Je me souviens d’une fois où mon frère, pour me faire plaisir, car j’adore les cerises, était monté dans l’arbre pour couper une branche. Il lance la hache et me crie recule ! Comme je ne suis pas trop vite, la hache m’arrive sur un genou, j’ai encore la cicatrice… mais les cerises étaient quand même très bonnes chez grand-père.

Un dimanche, tante Odile, la sœur de mon père, et son mari, mon oncle Mathias Courtemanche, arrivent en voiture. Ils nous apportent des gâteries. Ce jour-là mon grand-père, appuyé sur le cadrage de la porte avec son fusil, tue un chevreuil. C’était son premier.

Je me souviens d’une fois où mon père et moi on s’en allait au bureau de poste et comme il commence à pleuvoir, il me fait cacher dans une « calvette » en dessous du chemin. C’était à peu près ma grandeur, je n’étais vraiment pas vieille. Ça devait être probablement à Val-Barrette.

Vers l’âge de quatre ans, je suis allée avec papa pas loin de chez nous, à la ferme Escobar près du lac Vert à Val-Barette. Une ferme avec une belle maison. C’est Marie-Yvonne Bonami, une cousine de mon père, qui travaillait pour monsieur Escobar. Le chemin de fer passait sur la ferme et il y avait des animaux de race de l’Europe. On avait pris un bon repas et tout à coup on entend un hélicoptère qui arrive, car le boss venait voir son domaine. Plus tard, j’ai lu un article qui parlait de Jose Gonzalo Escobar et qui disait que c’était un bandit venu se cacher au Québec dans les Laurentides (Val-Barrette) en 1931. La maison sur la ferme a passé au feu et je ne sais ce qui reste de la ferme.

Vers la fin de l’été arrive le départ de chez grand-père. Mon grand-père s’en va rester en Ontario chez sa fille Germaine, la demi-sœur de ma mère. Je n’ai jamais revu mon pépère Amable.

L’Hospice

Nous voilà vraiment orphelins, comme mon grand-père est parti et que mon père travaille toujours dans les chantiers comme « foreman », que faire de ses enfants ? On retourne à Mont-Laurier où l’hospice Ste-Anne nous attend malgré les grandes familles des deux côtés de mon père et ma mère.

On part avec tante Odile et papa, ma sœur Florence âgée de sept ans, mon frère Lionel cinq ans et moi quatre ans. Pour ne pas trop nous intimider, on entre par l’escalier arrière. Sur la galerie, les vieillards se bercent en fumant leur pipe.

Je tiens la main de mon père, on entre à la cuisine et ils nous servent un petit repas. C’est la visite de notre nouvelle demeure. Quand on sort de la cuisine et qu’on entre au réfectoire, il y a des grandes tables et tous les couverts, assiettes à l’envers placées bien droites. Ensuite le passage qui conduit au parloir quand on aura de la visite. Quand on entre par la grande porte en avant, la première chose que l’on voit c’est la statue de la fondatrice, mère Marie Youville, très impressionnante. À côté de la classe, c’est la grande salle de jeu pour les petites filles, car on est séparées des petits garçons.

Au sous-sol ce sont les vieillards, au premier étage les femmes âgées. Sur le même étage, il y a une aile où est situé le premier hôpital de Mont-Laurier et une belle chapelle au milieu.

L’autre étage c’est celui des religieuses « les sœurs grises » qui font notre instruction. Les enfants couchaient au dernier étage: les dortoirs des petites filles étaient à gauche et ceux des garçons à droite. Petits lits en rangées très droites, recouverts de beaux couvre-pieds blancs avec une petite fille brodée en bleu.

Il y a aussi la cellule de la sœur gardienne, sœur qui a changé souvent. Nous ne sommes pas très nombreuses à notre arrivée, peut-être une dizaine d’enfants: Budge, Pilotte, Paquin, Labelle et nous qui nous appelons Duffy; au début on était gâtées. Un jour, après la messe lors de la fête Dieu, l’aumônier l’abbé Côté avec l’ostensoir et l’eau bénite est passé dans tous les appartements de la bâtisse pour la bénédiction et c’est là qu’on a vu le quartier des garçons, leurs couvre-pieds étaient blancs avec un petit garçon brodé en rouge. Tous les étages étaient propres, car il y avait eu tout un ménage pour la fête Dieu.

Malgré le fait que nous sommes dans la même bâtisse, nous ne partageons pas les mêmes locaux que les personnes âgées. On les voit lorsque nous allons à la messe ou de loin à l’extérieur lorsque nous allons aux récréations. Elles se bercent sur les galeries.

Face à la réalité

Nous sommes toutes habillées pareilles: petite robe noire avec le collet blanc. Ça n’a pas pris de temps que l’orphelinat a été rempli et que les règlements ont changé. Plus de gâterie, obéissance totale, car le soir en ligne et en jaquette on passe à la cellule des corrections. Je cherche pourquoi la punition, soit tu as parlé quand c’était silence ou tu n’as pas su ton catéchisme… Tous les matins à six heures, levée en vitesse, car c’est la messe. Le déjeuner au réfectoire où l’on nous sert ce qu’on appelait gruau, mais pour nous c’est de la soupane très épaisse et pleine de gros mottons. Quand ça passe, le cœur te lève, mais il faut le manger quand même. Le cacao brassé avec la peau séchée sur le dessus que nous devons boire, tu as le mal de cœur quand ça passe dans la gorge.

On s’habille toujours en dessous de notre jaquette. On porte de grands bas de couleur beige et lorsqu’ils sont percés, il nous faut faire une belle reprise. Pour les talons, on prend une ampoule électrique qu’il ne faut surtout pas échapper par terre, car elle éclate avec fracas.

Une fois par semaine, on prend une douche en jaquette une vingtaine à la fois, ensuite on passe au peigne fin, l’une après l’autre la tête dans le tablier de la bonne sœur qui trempe le peigne dans l’huile à lampe, car on est remplies de poux, donc on attrape ceux des autres et c’est toujours à recommencer.

Une fois ma sœur Florence va chez tante Odile et se fait friser. Elle était très jolie. Arrivée à l’hospice la sœur la voit frisée, lui fait mettre la tête en dessous du robinet et oblige deux filles à la peigner jusqu’à ce qu’elle ne frise plus.

À l’hospice, j’ai bien aimé deux petites Polonaises. L’une d’elles me prête ses patins et elle me montre deux chansons, une en anglais et une en polonais. Il ne fallait pas se faire prendre à parler en anglais, car c’était la pénitence.

Un jour d’été, on va se baigner à la rivière juste en arrière de l’hospice toutes les petites filles en jaquette. Marie-Laure Labelle coule dans un trou profond, une autre coule à son tour, la sœur arrive à force de nous entendre crier, on fait la chaîne et on en sauve une. L’autre qui s’est noyée a été retrouvée avec un grappin et avec l’aide de l’abbé Côté et de son crucifix. On n’est jamais retournées à la rivière!

La petite aveugle de l’hospice à l’Institut Nazareth

Ma précédente chronique aurait dû commencer par les plus beaux jours que j’ai passés à l’hospice. La nuit de Noël, les religieuses nous réveillent en chantant « Les anges dans nos campagnes ». À la messe de minuit, le docteur Gustave Roy chante « Minuit, chrétiens ». Les filles entonnent « Les anges dans nos campagnes » et les garçons, « Çà, bergers, assemblons-nous ». J’ai fait ma première communion un jour de Noël. Mon père est venu nous voir. Il nous câline quelques minutes, ma sœur Florence, mon frère Lionel et moi. On était heureux, car j’aimais bien mon père. C’est la fête de Noël, alors nous attendent une bonne soupe au poulet avec des anneaux, un beau beigne avec une boucle de papier frisé rouge, un verre de lait et des retailles d’hostie.

On sait que le carême est fini, car durant quarante jours, on ne mange pas de viande, mais que du poisson. Ensuite, seulement le vendredi, on a droit à un petit carré de beurre! J’ai toujours hâte au prochain vendredi pour le beurre.

Un jour, je vais chez tante Odile, car elle ne reste pas très loin. Comme il n’y a personne et que la glacière est dehors sur la galerie… quel bonheur de plonger le doigt dans la livre de beurre! Je n’en mange pas beaucoup, mais la voisine, mademoiselle Chartrand, me crie: « Je vais le dire à ta tante ». À ce moment, je me sauve en courant vers l’hospice.

Une autre fois, je suis avec mon amie Cécile Budge. Ma tante m’envoie dans la cave chercher des patates. J’y vais malgré le fait que j’ai peur, car pépère Prud’homme y a entreposé un cercueil (ce cercueil a été donné à un vieillard de l’hospice). Et voilà que ma Cécile tombe dans la cave et se casse une jambe. Il faut dire que ce n’est pas un escalier, mais plutôt une trappe dans le plancher.

Un jour, une petite fille arrive avec sa mère. La maman tire sa petite et l’embrasse en lui disant : « pauvre petit chien ». Nous, toutes surprises de ce nom, trouvons ça drôle. Imaginez… elle est aveugle.

Comme les religieuses ne peuvent la garder et qu’elle a du talent pour jouer du piano, elles organisent un spectacle pour amasser des fonds afin de l’envoyer à l’Institut Nazareth pour les aveugles. Je suis choisie pour chanter « C’était une petite aveugle qui n’avait pas trois ans. Son vieux père était mort. Oh, trop triste moment ».

Elles ont vendu des billets dans tout Mont-Laurier et l’événement a eu lieu à la salle paroissiale. La fillette s’appelait Juliette Vaudry. Sur scène, Juliette est dans une petite chaise berçante avec un beau petit chien noir, pareil comme dans la chanson que je chantais : « Un sac, un chien, un bâton, c’était là tout son bien ». Avec l’argent que les sœurs ont amassé, Juliette prend le train pour l’Institut Nazareth.

Une anecdote concernant cette petite fille ? Un jour, ma nièce m’apporta un article de journal concernant Juliette Vaudry. Surprise, elle est violoniste ! Ma nièce se souvenait que je lui avais raconté cette triste histoire.

Ma courte carrière de chanteuse

J’aime beaucoup les religieuses de l’hospice qui nous montrent le chant. Je suis partout dans les séances.

Comme je me nomme Carmen, les sœurs n’aiment pas ça: dans ces années-là, la chanteuse et comédienne Carmen Miranda portait des couleurs vives et parfois un décolleté trop osé à leur goût. Tante Odile est venue régler l’histoire du nom: je suis devenue Marie-Carmen à l’hospice, mais j’ai conservé Carmen dans la famille.

On donne souvent des spectacles, ils ont lieu dans ma classe. Entre le côté des filles et celui des garçons, on ouvre la porte-accordéon de séparation et ça devient notre théâtre. D’un côté les séances et de l’autre les visiteurs.

C’est la fête de l’abbé Côté et le Cardinal Rodrigue Villeneuve, un invité, m’a remarquée. À la fin du spectacle, il m’appelle et me prend sur ses genoux; il m’a sûrement bénie. Je l’embrasse et tout le monde applaudit.

À Noël, c’est la grande affaire. Le spectacle est pour remercier les donateurs qui gâtent ces pauvres orphelins. Plus tard, j’ai montré tous les chants à mes enfants.   Faut vous dire que tous les jouets, y  compris les poupées, sont rangés dans une armoire qu’on n‘ouvre pas souvent. Cette armoire est dans un local où on va souvent en pénitence. Ma sœur Florence, une fois s’est mise à sortir des jouets et à faire son spectacle avec les poupées en arrière de la vitre. Je n’ai pas besoin de vous dire qu’elle y a goûté, encore une fois !

Je me souviens d’une autre fois où je chante habillée en sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus avec un bouquet de roses dans les mains, debout devant la Vierge Marie qui tient le petit Jésus dans ses bras. Les seules paroles dont je me souviens sont: «  effeuillent une rose en sa fraîcheur ». En avançant vers la Sainte Vierge, je découvre qu’on a fait un ciel derrière, où des petites filles font les anges. C’est rempli de fougères et à la dernière minute Sœur Joseph-Marie me dit: « Tu ne chantes plus ». Derrière l’auvent, cachée par les fougères, une sœur doit chanter à ma place. Je dois seulement faire semblant; ce que j’ai su à la dernière minute.

Les portes s’ouvrent, tout le monde applaudit et le feu d’artifice éclate. Madame Bélanger est à l’orgue. Ma pauvre sœur de chant préférée devient folle en arrière de l’orgue. Elle me fait des signes et chuchote: « Chante pas! fais semblant ». Au lieu de mimer, je continue de chanter. L’autre sœur derrière moi, cachée dans les fougères, chante avec sa voix d’opéra. La bonne sœur de chant met sa main devant sa bouche pour me faire taire. J’ai de plus en plus le trac, puis j’ai envie d’uriner. C’est parti malgré moi.

Quel désastre! C’est là que ma carrière de chanteuse s’est terminée. En même temps que les portes se ferment, la sœur me tire par le bras et me déshabille en vitesse. Le docteur Roy qui assistait au spectacle arrive au même instant. Il me dit: « Va te coucher au dortoir ». Je n’en ai jamais entendu parler, mais j’avais de la peine d’avoir fait ça à ma sœur préférée. Adieu à ma carrière de chanteuse en solo.

À l’hospice Ste-Anne, Florence était très bonne pour faire une déclamation d’une demi-heure sans se tromper. Je me souviens encore d’une fois où le titre était: « Un jour j’aurai mon prêtre ». Tante Odile en avait les larmes aux yeux car c’était son rêve. Son fils Roland est devenu père Oblat à la Baie d’Hudson.


Aux vacances, il faut être utile. Je vais avec une sœur pour changer les lits des vieillards. J’ai appris à bien faire les pointes des draps, ça m’a servi pour plus tard. On va au lavoir et je vous dis qu’il y fait chaud. On appelle cela les grosses calandres: deux d’un côté pour mettre les draps dans les séchoirs et deux autres devaient les plier en les recevant. Une chance que je sois assez grande pour qu’ils ne touchent pas par terre.

On lave à genoux les escaliers des cinq étages, ainsi que le plancher de notre salle de récréation. Chacune lave sa lisière et ensuite on applique la cire et là, on peut glisser en bas de laine pour éclaircir le plancher.

Durant les vacances d’été, pour faire la sieste on se couche sur notre manteau directement sur le plancher. Il ne faut pas oublier la collation de deux heures, j’aime vraiment ça. On a droit à une rôtie que les sœurs ont eue en trop le matin et on peut la tremper dans la mélasse. On va à la cuisine pour aider et lorsque je tranche des tomates vertes, s’il y en a une un peu rosée, je me permets de la manger. Au réfectoire, on lave et on replace bien la vaisselle. Il y a dans l’armoire une « diche » en aluminium qui contient de la mélasse et du gingembre contre le rhume. Je pense que j’en ai mangé un peu trop, j’ai été malade. Le soir, on prend une cuillerée d’huile de foie de morue. Mille mercis, ce n’est pas bon au goût mais très bon pour la santé. J’aurais dû en faire prendre de force à mes enfants car ils n’aimaient pas cela.

Quand le printemps arrive, on part toutes en ligne suivies d’une sœur, pour prendre une marche. Une fois, comme je suis toujours maladroite, ou peut-être poussée par celle en arrière de moi, je tombe dans un méchant trou d’eau. Je me souviens que c’était devant la buanderie d’Elmer Courtemanche. Elmer me fait entrer à l’intérieur pour me changer et faire sécher mon linge; il m’a gâtée un peu. C’est le beau-frère de tante Odile, j’avais bien choisi ma place pour tomber !

Enfin réunis

Parfois, je travaille à la cuisine. Un jour, j’entre dans la chambre froide de l’hospice où il y a des chaudières de 30 livres bien alignées. Devinez laquelle est ma préférée? Dans la noirceur, je cherche celle du beurre de coconut. Je la trouve enfin et avec les doigts, je me régale: notre dessert, c’est une seule petite cuillerée de confitures de framboises, rien d’autre. Comme il fait noir, j’ai peur de ne pas trouver les portes de la sortie. On monte les repas des sœurs à l’aide d’un petit élévateur. Les assiettes contiennent de bons pruneaux et des rôties mais lors du service, c’est certain qu’il en manque un peu dans les assiettes.

L’hôpital est au rez-de-chaussée. Ils décident d’opérer pour les amygdales, une dizaine d’opérations par matin. J’espère que c’était nécessaire. On est en quarantaine souvent: rougeole, fièvre, scarlatine. Un matin, je regarde par la fenêtre et j’aperçois une petite fille morte, probablement de la scarlatine, sur un matelas; j’ai crié et ils sont venus la chercher. Par la suite, on n’en entend plus parler.

Florence, plus âgée que moi, travaille à l’hôpital, elle passe les cabarets aux malades. Le Dr Roy la remarque et lui demande de travailler chez lui comme servante. Papa accepte.


Noël approche, j’écris une lettre à mon père qui a acheté une terre à Lac-du-Cerf. Il est guide pour les touristes américains de M. Wester car papa parle bien l’anglais.

Mon frère Lionel est déjà rendu avec lui. Mon père avait décidé de reprendre Lionel car il se sauvait souvent de l’hospice. Il était tannant et en faisait voir de toutes les couleurs aux religieuses. Maintenant, je suis la seule à l’hospice, alors je demande à papa de me sortir de là. J’approche de mes 12 ans. Je lui écris: « Si tu m’aimes, viens me chercher ». Ainsi à l’été, tante Odile et oncle Mathias qui possèdent une auto viennent me reconduire.

Me voilà sur le chemin de Lac-du-Cerf. Le chemin est étroit et les branches touchent à l’auto. Au milieu, il y a de l’herbe. Je vois les petites maisons et je passe la remarque qu’elles ont seulement des petits carreaux pour fenêtre. Tante Odile me dit: « Pauvre petite, il n’y en aura peut-être pas de fenêtre chez toi ». Qu’importe, je suis heureuse, je vais avoir un chez-moi. Nous voici arrivés, c’est notre maison. Papa est très content de me voir. Notre maison est faite de pièces de bois équarries à la hache, isolée à la chaux et renchaussée avec de la terre. Elle a trois fenêtres et un étage avec pignon.

En entrant, il y a un gros poêle à bois noir qu’on appelle «  box stove  » avec un chevreuil sculpté sur la porte du fourneau, une pompe à eau et sur la table au milieu de la pièce, la lampe à l’huile éclaire l’escalier. D’un côté de l’escalier, le lit de mon père avec son gros matelas de plume et de l’autre côté, un lit avec un matelas fait de poches de patates cousues remplies de foin. Mon frère Lionel a dû déménager au deuxième dans le pignon.

Pas longtemps après, Florence apprend que je ne suis plus à l’hospice et elle dit au Dr Roy: « Je m’en vais chez nous ». Comme je suis contente de la voir. C’est la joie, nous voici réunis en famille.
_______________________________
L’Info de La Lièvre, mercredi  mai-juin-juillet-août-septembre 2021

Rubrique nécrologique

CHARBONNEAU (née DUFFY), Carmen
1927 – 2021

À Lac-du-Cerf, le 27 novembre 2021, à l’âge de 94 ans, est décédée Mme Carmen Duffy, épouse de feu M. Raymond Charbonneau.

Elle laisse dans le deuil ses enfants Raymonde, Roland, Irène, Claudine, Lucie, Denise, Marie-Josée et leur conjoints (es), ses petits-enfants et leur famille, ainsi que plusieurs autres parents et amis.

Selon ses volontés, les rituels auront lieu dans l’intimité.

 

On veut savoir! Chercher une aiguille dans une botte de foin…

Mis à jour le 30 novembre 2022

On veut savoir! est ici si vous voulez savoir.

Si nous devons un beau jour trouver une photo de Rosanna Lauzon, c’est probablement en retrouvant une descendante ou un descendant de cette famille qui aurait une telle photo.

Famille de Louis-Philippe Desnoyers et de Germaine Prud’homme

Louis-Philippe Desnoyers

Germaine Prud’homme 

Ou alors ça serait dans la descendance de cet homme, le beau-frère de Rosanna qui avait marié sa grande sœur Octavie Lauzon. 

Emery Dufour

Du moins, c’est comme ça que je devrais commencer à écrire sur Nos ancêtres pour  chercher cette aiguille.

Revoici la première photo où j’écrivais qu’il fallait bien commencer quelque part

Agathe et Germaine Prud’homme (à droite) étaient des filles d’Amable Prud’homme et de Rosanna Lauzon. La petite fille est toujours vivante et reste donc anonyme.

Selon moi, Germaine Prud’homme devait ressembler un peu à sa mère.

C’est toujours un point de départ. 

Rosanna Lauzon, fille-mère, mère de Mariah, était revenue de Marieval, laissant sa fille en adoption.

Mariah Pelletier reprendrait plus tard le nom de son père biologique.

Mariah Coupal 

Elle se mariera avec Solomon Lerat.

 

Selon moi, Mariah devait aussi ressembler un peu à sa mère.

Rosanna, baptisée Marie Hosanna Lauzon, fille légitime de Jean-Baptiste Lauzon et d’Édesse Desjardins…

se retrouve au pied de l’autel en 1906.

Est-ce que les gens dans l’église connaissaient son histoire?

À suivre…

On veut savoir!

Mis à jour le 30 novembre 2022

Une lectrice m’avait lancé ça il y a plus de dix ans. Je pense bien que c’était mon amie Lise Therrien.

On veut savoir!

Lise lisait tout ce que j’écrivais sur Nos ancêtres. Sans elle, j’aurais arrêté depuis longtemps de chercher vos ancêtres. Jean-Claude Lauzon voulait savoir dans ce premier commentaire…

Je pense que vous n’avez pas le bon baptême pour Hosanna Lauzon.

Rose-Anna Lauzon épouse Amable Prud’homme le 28 juillet 1906 à Ste-Agathe. Elle décède le 7 et sa sépulture le 9 juin 1915 à Ste-Agathe épouse d’Amable Prud’homme âgée de 42 ans, donc née en 1873.

Par contre il y a Délima Lauzon, soeur de Rose-Anna qui est née le 16, baptisée le 17 juin 1865 à Ste-Agathe dont je n’ai aucune autre renseignement sur un mariage ou décès. Il semblerait que ce serait plutôt elle.

Recensement de 1881, âge: 16 ans à comté d’Argenteuil

Recensement de 1901, âge: 36 ans à St-Jovite,Terrebonne D197-K2,p3,l46

Recensée sous le nom d’Emma

https://www.leslauzon.com/getperson.php?personID=I50740&tree=T1

Quand et où est-elle décédée et à quel âge?

J’aimerais bien communiquer avec Michel

Jean-Luc Lauzon

généalogiste des familles Lauzon

http://www.leslauzon.com

Moi aussi je voulais savoir et Michel Lauzon aussi. On veut tout savoir, puis on cherche et on cherche.

Mariah Coupal, fille illégitime, a été baptisée en la paroisse Coeur-de-Marie. C’est Jean-Luc Lauzon qui l’a trouvé.

Puis moi, j’ai trouvé Marival, l’endroit de son baptême sur Internet…

https://sites.rootsweb.com/~cansk/Saskatchewan/ChurchHistory.html#Marieval

Marieval.

Section 4, Township 19, Range 5 West of the 2nd Meridian

The Crooked Lake mission in the Qu’Appelle Valley was first served by Reverend Jules DeCorby O.M.I. (1841-1916) in 1876 for nine years. He first traveled to this mission from Lebret, NWT, then from St. Lazare, MB. It was in 1885 that a log building was erected serving as chapel and day school for Reverend Agapit Page, O.M.I. who served as a permanent resident priest for two years. Then the Crooked Lake mission again reverted to traveling missionaries from Lebret. Rev. Page returned, living in the house bought from a neighbouring pioneer.

Whilst living in Marieval, the resident priests served also as post masters, after the Marieval post office formed in 1909, giving an idea of the years served…

A small church was raised again on the eastern side of Crooked Lake in the year 1889 complete with steeple and bell. In 1936, a new large church, St Coeur de Marie Sacred Heart of Mary, was erected to serve Marieval.

It was in 1897, that the Our Lady of the Missions Roman Catholic Immaculate Heart of Mary Rectory. It is now recognised as a National Historic site.

As missionaries came to the Qu’Appelle Valley, and established the parish at Marieval, they served the broader community, traveling across the Qu’Appelle River and about another 13 miles (20 km) hence southerly to Broadview (Section 26, Township 16, Range 5, West of the 2nd meridian.)

The traveling missionaries of the Oblate Brothers of the Immaculate Heart of Mary resided at the rectory as well as four Sisters of Notre Dame des Missions de Lyon (R.N.D.M.) who arrived in 1898. in 1901 four Sisters of St. Joseph of St. Hyacinthe, Quebec arrived replacing the four original sisters. Together they were committed to serving the Kakewistashaw, Crooked Lake, Ochapowace and Sakimay reserves. Today the magnificent area of Crooked Lake is a provincial park The Church of the Sacred Heart of Mary is served by the Metropolitan Archdiocese of Regina. Marieval was enumerated as a part of the Cowessess Indian Reserve 73 which had a population of 672 residents in 2011.

Traduction

Marieval.

Section 4, canton 19, rang 5 ouest du 2e méridien

La mission de Crooked Lake, dans la vallée de la Qu’Appelle, a été desservie pour la première fois par le révérend Jules DeCorby O.M.I. (1841-1916) en 1876 pendant neuf ans. Il s’est d’abord rendu à cette mission depuis Lebret, dans les Territoires du Nord-Ouest, puis depuis Saint-Lazare, au Manitoba. C’est en 1885 qu’un bâtiment en bois rond a été construit pour servir de chapelle et d’école de jour au révérend Agapit Page, O.M.I., qui a servi comme prêtre résident permanent pendant deux ans. Ensuite, la mission du lac Crooked est revenue aux missionnaires itinérants de Lebret. Le révérend Page est revenu, vivant dans la maison achetée à un pionnier voisin.

Pendant leur séjour à Marieval, les prêtres résidents ont également été maîtres de poste, après la création du bureau de poste de Marieval en 1909, ce qui donne une idée des années servies…

En 1889, une petite église a été construite sur la rive est du lac Crooked, avec un clocher et une cloche. En 1936, une nouvelle grande église, St Coeur de Marie Sacred Heart of Mary, a été érigée pour servir Marieval.

C’est en 1897 que le presbytère catholique romain « Our Lady of the Missions Immaculate Heart of Mary » a été construit. Il est maintenant reconnu comme un site historique national.

Lorsque les missionnaires sont arrivés dans la vallée de la Qu’Appelle et ont établi la paroisse de Marieval, ils ont desservi la communauté plus large, en traversant la rivière Qu’Appelle et en parcourant environ 13 miles (20 km) de plus vers le sud jusqu’à Broadview (Section 26, Township 16, Range 5, West of the 2nd meridian).

Les missionnaires itinérants des Frères Oblats du Cœur Immaculé de Marie résidaient au presbytère ainsi que quatre Sœurs de Notre Dame des Missions de Lyon (R.N.D.M.) qui sont arrivées en 1898. En 1901, quatre Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, Québec, sont arrivées pour remplacer les quatre sœurs originales. Ensemble, elles se sont engagées à servir les réserves de Kakewistashaw, Crooked Lake, Ochapowace et Sakimay. Aujourd’hui, la magnifique région de Crooked Lake est un parc provincial. L’église du Sacré-Cœur de Marie est desservie par l’archidiocèse métropolitain de Regina. Marieval a été recensée comme faisant partie de la réserve indienne de Cowessess 73 qui comptait une population de 672 résidents en 2011.

On veut tout savoir? Mais on cherche quoi au juste?

Juste une photo de Rosanna Lauzon.

À suivre…

Famille de Louis-Philippe Desnoyers et de Germaine Prud’homme

Mariah Coupal, née à Marieval en Saskatchewan

Mis à jour le 30 novembre 2022

Suite à un commentaire de Jean-Luc Lauzon…

Donc si je comprends bien, Rose-Anna née en 1873, qui a épousé Amable Prud’homme en 1906 aurait eu un enfant hors mariage née au début juillet 1896 en Saskatchewan

Quel est le nom de la paroisse où Mariah a été baptisée?

C’est à Marieval en Saskatchewan que Mariah, fille illégitime de Rosanna Lauzon, serait né de père inconnu.

Source Wikipedia

The hamlet was the location of the former Marieval Indian residential school, which was part of the Canadian Indian residential school system. In June 2021 at least 600 and up to 751 unmarked graves were found at the community cemetery, located near the site of the former school and formerly overseen by the Roman Catholic Church, the most found in Canada to date.

Chief Cadmus Delorme said these graves may have had marks in 1960, but the headstones were removed by representatives of the Catholic Church and by 2021 they were unmarked.

Delorme noted that « removing headstones is a crime in this country » and also said « We cannot affirm that they are all children but there are oral stories that there are adults in this gravesite as well. Because it was the Roman Catholic church that overseen this gravesite, some may have went to the church and from our local towns and they could have been buried here as well. »

Traduction

Le hameau était l’emplacement de l’ancien pensionnat indien de Marieval, qui faisait partie du système canadien de pensionnats indiens. En juin 2021, au moins 600 et jusqu’à 751 tombes non marquées ont été découvertes dans le cimetière communautaire, situé près du site de l’ancienne école et anciennement supervisé par l’Église catholique romaine, le plus grand nombre de tombes découvertes au Canada à ce jour.

Le chef Cadmus Delorme a déclaré que ces tombes avaient peut-être des marques en 1960, mais que les pierres tombales avaient été enlevées par des représentants de l’Église catholique et qu’en 2021, elles n’étaient plus marquées. Delorme a noté que « l’enlèvement des pierres tombales est un crime dans ce pays » et a également déclaré : « Nous ne pouvons pas affirmer qu’il s’agit de tous les enfants, mais il y a des histoires orales selon lesquelles il y a aussi des adultes dans cette tombe. Comme c’était l’église catholique romaine qui supervisait ce lieu de sépulture, il se peut que certains soient venus de l’église et de nos villes locales et qu’ils aient été enterrés ici aussi ».

Mariah fait donc partie de la petite histoire écrite par un de ses descendants.

Harold Lerat 1930-2022

La petite histoire se continue en la paroisse Coeur-de-Marie…