Lise-Andrée se souvient…
Grand-Maman avait tout pour être heureuse.
Alvine Beaudoin
Elle aimait rire, elle était passionnée par la musique et surtout, elle était très amoureuse de son beau François-Albert.
Il était bel homme, sportif et il était très amoureux de ma grand-mère. Ils avaient un chalet au lac Sergent et une grande maison sur la rue de la Reine à Québec.
Grand-père pouvait se rendre à pied à son lieu de travail : l’atelier de la Compagnie Paquet, profession tailleur.
Grand-mère attendait son sixième enfant.
En 1924, mon grand-père jouait au hockey avec trois de ses frères. Lors d’une partie, il s’est blessé à une jambe, la gangrène s’est installé. Il est mort de cette blessure. François-Albert fut enterré le 31 octobre 1924. Alvine était alors enceinte de près de 6 mois. Elle accouchera en février 1925 d’un petit garçon.
Mon père, le plus vieux de la famille avait onze ans. Ma grand-mère dut se résigner à placer ses enfants à l’orphelinat d’Youville. Elle a confié son bébé âgé de quelques mois à sa sœur Alice.
Alice Beaudoin et Alvine Beaudoin
Puis, elle est retournée à la Compagnie Paquet pour travailler comme couturière. Cela a été un changement drastique pour elle et ses enfants qui jusque-là vivaient une enfance heureuse en famille.
Charles-Henri, Paul-Émile et Cécile
Les garçons sont allés très tôt sur le marché du travail pour aider leur mère, ce qui s’est fait dans le sacrifice des études supérieures. Mon père dut se contenter d’une douzième année alors qu’il aspirait à une profession libérale. Durant ses études, il gagnait au plan provincial des concours tant au niveau oral qu’écrit. Son français était sans faille. Il savait raconter des histoires qui nous captivaient. Malgré leur pauvreté financière, la richesse de cette famille consistait à se réunir fréquemment pour faire de la musique, chanter et savourer de bons repas.
Ma grand-mère devait aussi s’occuper de son enfant handicapé (retard mental).
Alvine Beaudoin, Olivine Morin et Alice Morissette
Grand-mère cousait nos vêtements, elle s’occupait beaucoup de nous. Elle riait tout le temps. Elle était accueillante et j’aimais me blottir contre elle pour sentir son odeur si particulière de grand-maman.
Plus tard, quand ses enfants sont devenus adultes, sa maison était toujours remplie d’amis et d’amies de ses enfants, de cousins et cousines. C’était le lieu des réunions de famille à Québec, car le reste de la famille demeurait à Montréal.
Comme aînée des petits-enfants, j’ai été témoin de plusieurs de ces réunions de famille, particulièrement la journée de Noël car c’était l’anniversaire de grand-maman.
À la fin de sa vie, elle était souvent alitée. Son cœur était malade et elle souffrait de façon chronique de zona sur les jambes.
Elle est décédée trop jeune.
Sa vie n’a pas toujours été facile mais elle a suscité la joie de vivre chez ses enfants et petits-enfants. Son héritage était constitué d’amour, de rire et de plaisir. Elle est à jamais dans mon cœur.
Lise-Andrée
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Épilogue