7 réflexions au sujet de “L’histoire d’un vieux manoir à Mascouche”

    1. Je vais le recopier ici si jamais il n’existe plus sur ce site…

      Synthèse historique du domaine seigneurial de Mascouche

      Claude Martel, géographe-historien

      Mardi 14 octobre 2014

      Au cœur de Mascouche se trouve un site unique, d’une beauté exceptionnelle de par son paysage et sa nature: c’est la forêt domaniale, l’une des dernières au Québec. On retrouve aussi un joyau du patrimoine historique formé du manoir et du moulin seigneuriaux.

      La présence d’un site archéologique témoignant d’un campement amérindien de la période de l’an 900 à 1000 donne au site une valeur préhistorique. Vers 1750, au moment où est créée la paroisse de Mascouche, un premier moulin à scie est aménagé dans les rapides de la rivière Mascouche, à l’écart des habitations. En 1767, le seigneur Gabriel Christie fait construire un premier moulin à farine en pierres dans un immense terrain d’environ 2 km par 1,5 km, qu’il désigne comme le domaine seigneurial pour la seigneurie de Lachenaie.

      Vers 1795, le nouveau seigneur Peter Pangman fait construire un manoir seigneurial voisin du moulin. Comme il n’y a pas encore de village dans la seigneurie, le domaine forme le cœur des activités commerciales du secteur. Au décès de Pangman, en 1819, un cimetière anglican s’établit sur le domaine, suivi de la construction d’une église (la Grace Anglican Church qui est toujours présente) en 1840. Deux ans plus tard, le nouveau bureau de poste de Mascouche s’ouvre au manoir.

      Une superficie qui a plus que doublé

      Depuis sa construction, la superficie du manoir a plus que doublé, témoignant de la réussite sociale du seigneur John Pangman, aussi conseiller législatif du Québec. En 1881, le domaine passe aux mains des frères Uldaric et Calixte Corbeil. Le premier habite le manoir et exploite les moulins. Tout comme l’Île-des-Moulins, le domaine seigneurial de Mascouche est à l’époque un centre industriel typique des seigneuries du Bas-Canada.

      En 1930, Mme Hazel Kemp-Colville se porte acquéreuse du domaine. Elle rénove considérablement le manoir et réussit à le transformer en une gentilhommière française du XVIIe siècle. La valeur de cette restauration réside dans son contexte architectural du mouvement anglais «Arts and Crafts». De magnifiques jardins sont aménagés autour du manoir, ainsi qu’un muret et une tour servant à dissimuler la première piscine de la région. Le site est riche en histoire au temps de Mme Colville. Rappelons seulement qu’elle était l’amante du premier ministre Richard Bennett et qu’elle hébergea la famille de la grande duchesse du Luxembourg au début de la Seconde Guerre mondiale.

      Conversion en école secondaire

      En 1954, le domaine est acquis par les frères de Saint-Gabriel. Un juvénat est alors construit, adossé au vieux manoir, ainsi qu’un gymnase (en 1963) qui vient cacher la vue des éléments patrimoniaux. Convertie en école secondaire, elle conserve cette vocation jusqu’à l’ouverture de l’école du Coteau en 2000. Entre temps, un groupe d’investisseurs-promoteurs fit l’acquisition du domaine en 1988, mais ne parvint pas à développer son projet. En 2004, l’UQAM achète le site, mais en raison de difficultés financières, elle doit le revendre à un promoteur en 2008. La Sureté du Québec étant locataire des lieux depuis 2002, l’édifice du manoir se trouve abandonné après leur départ. La négligence du propriétaire fit en sorte que le lieu devint un repère de vandales, si bien que le vieux manoir est partiellement incendié en 2012. Après maintes démarches du milieu visant à sauvegarder le site, la Ville de Mascouche annonce qu’elle acquiert le site le 14 octobre 2014.

      Le domaine seigneurial de Mascouche en quelques dates

      C1750 : Construction du premier moulin

      C1795 : Construction du manoir seigneurial

      1931 : Rénovation du manoir en résidence bourgeoise

      1954 : Les frères de Saint-Gabriel en font un juvénat, puis une école secondaire

      1988 : Acquis par un promoteur privé, le site conserve sa vocation scolaire

      2000 : L’édifice abrite Élections Canada, puis la Sureté du Québec

      2010 : Abandon du site, dégradation rapide des lieux et vandalisme

      2014 : La Ville de Mascouche acquiert le domaine seigneurial… C’est un nouveau départ!

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